Plaidoyer des entreprises américaines pour les délocalisations

Les syndicats américains ont été, évidemment, les premiers à s'emparer du dossier des délocalisations. Des milliers d'emplois sont partis et vont continuer d'être exportés à l'étranger par des entreprises américaines, mettant au chômage des milliers de salariés américains.Le débat s'impose désormais dans la campagne électorale. John Kerry, le candidat du Parti démocrate à la présidentielle, a proposé de changer la fiscalité des entreprises pour lutter contre ce fléau. Les élus au Congrès ne sont pas en reste. Plusieurs textes sont à l'étude sur le même sujet. Du coup, les entreprises s'inquiètent. Elles ne cessent, ces derniers temps, de publier des rapports allant tous dans le même sens: les délocalisations sont une bonne chose. Car en favorisant les réductions de coûts et donc les revenus des multinationales, elles conduiraient à des créations d'emplois aux Etats-Unis. Ainsi, selon un rapport de l'Information Technology Association of America, repris par le Wall Street Journal, les entreprises adeptes des délocalisations auraient créé 90.000 emplois l'an dernier aux Etats-Unis. Un autre rapport, rendu public en fin de semaine dernière, soutient que sur les cinq dernières années, ce sont plus de cinq millions d'emplois qui ont été créés aux Etats-Unis grâce, là encore, aux délocalisations. Mieux, les entreprises "globales" basées aux Etats-Unis auraient créé plus d'emplois que la moyenne nationale, avec une progression de 30,6% sur la période de 1991 à 2001, contre 19,9% pour l'économie en général. Si le débat est loin d'être clos, des investisseurs s'intéressent déjà à certaines entreprises. Celles qui, en Inde ou ailleurs, profitent de ce mouvement, comme Infosys, basée à Bangalore. Mais les investisseurs commencent aussi à "récompenser" les sociétés américaines qui ont sauté le pas, comme Citigroup et GE. Après tout, GE épargne quelque 340 millions de dollars par an en ayant exporté 20.000 emplois en Inde. Cela ne peut qu'être bon pour ses résultats - et pour les investisseurs...
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