L'Opep campe sur sa décision de réduire sa production

Ni les appels du pied des Etats-Unis, ni les cours élevés de l'or noir n'ont fait dévier l'Opep. Le cartel des pays exportateurs de pétrole a choisi de rester fidèle à la stratégie annoncée le 10 février dernier à Alger et va donc, dès demain, ramener ses quotas de production à 23,5 millions de barils par jour (mbj), soit une baisse d'un million de barils par jour. Ces derniers jours, l'Opep était apparue divisée quant à la décision à adopter. Certains pays comme le Koweït ou les Emirats Arabes Unis avaient soutenu l'idée d'un report de cette réduction aux mois de mai ou juin. Ces deux pays estimaient plus opportun et plus efficace d'obtenir d'abord que les pays de l'Opep réduisent effectivement leur surproduction. En effet, malgré des engagements répétés, les quotas fixés sont largement dépassés puisque la production atteint actuellement 25,7 mbj contre 24,5 mbj de plafond théorique.Les partisans d'une baisse de la production - au premier rang desquels figurent l'Arabie Saoudite et l'Algérie - justifient leur position par la crainte de voir s'effondrer les prix dans la foulée de la traditionnelle baisse de la demande observée généralement au deuxième trimestre. Cette baisse de la demande a été chiffrée à 2,5 mbj par le ministre algérien du Pétrole. Soucieuse de maintenir les cours dans une fourchette allant de 22 à 28 dollars, l'Opep a donc décidé de prendre les devants afin d'éviter un effondrement des prix. De plus, la faiblesse du dollar rogne les revenus des pays exportateurs de pétrole qui trouvent dans le niveau élevé des cours une certaine compensation. A Londres, le baril de Brent s'inscrit en forte baisse en fin d'après-midi mercredi, affecté par le niveau plus élevé que prévu des stocks de brut aux Etats-Unis. Vers 17 heures 30, le Brent valait 31,50 dollars, en recul de 0,95% par rapport au cours de clôture d'hier.Avec cette décision, l'Opep fait fi des récriminations de l'administration Bush. En pleine année électorale, la Maison Blanche voit d'un mauvaise oeil cette hausse des cours qui freine la croissance en amputant le pouvoir d'achat des Américains.
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