Inquiets pour leurs emplois, les ménages américains dépriment

Coup de froid sur les ménages américains. Comme l'avait déjà laissé entendre l'indice préliminaire de l'Université du Michigan, les consommateurs n'ont plus le moral outre-Atlantique. L'indice du Conference Board qui, en janvier, avait atteint son plus haut niveau depuis juillet 2002, a reculé en février de 9,1 points pour s'établir à 87,3. "L'optimisme de janvier a rapidement laissé place à la prudence", résume le bureau d'étude américain. Les deux sous-indices de l'enquête du Conference Board reculent nettement. L'indice de situation actuelle baisse de 6,3 points à 73,1, tandis que l'indice mesurant les attentes ne perd pas moins de onze points en s'établissant en février à 96,8. On le voit donc nettement, les ménages craignent pour l'avenir. Une crainte qui repose essentiellement sur les difficultés actuelles du marché de l'emploi. "Au coeur du désenchantement des consommateurs se trouve le marché du travail", indique le Conference Board qui ajoute que le rythme actuel des créations d'emplois est trop faible pour qu'un "retournement durable de la confiance des ménages s'installe". La croissance sans emplois dans laquelle sont engagés les Etats-Unis inquiète donc les consommateurs. Le nombre de personnes interrogées considérant que le travail est "difficile à trouver" progresse de 0,5 point à 32,6%. Et rien ne laisse présager d'une amélioration notable. Les consommateurs interrogés par le Conference Board sont 18,1% en février à estimer qu'il n'y aura pas plus d'emplois dans les six mois à venir. Ils n'étaient que 15% en janvier. A l'inverse, seuls 18,7% des personnes interrogées voient une amélioration du marché de l'emploi. Evidemment, cette situation fragilise de plus en plus la reprise américaine. Après deux trimestres de forte croissance, il n'est pas certain que l'économie du pays puisse encore durablement compter sur la consommation des ménages comme moteur. Les cadeaux fiscaux qui devraient se poursuivre pourraient, dans ce cas, servir à renflouer l'épargne et participer au désendettement des ménages. Avec un de ses réacteurs en panne, il n'est pas sûr que l'économie américaine puisse alors tenir le choc. Devant cette perspective, la Fed, qui ne dispose plus d'autres munitions, devrait donc encore durablement maintenir ses taux à un niveau très bas.Reste que, dans l'immédiat, nombreux sont les économistes qui restent optimistes. Ainsi, David Wyss, de S&P, considère que, si les "gens ne sont pas heureux", ils ont tendance, dans leurs dépenses, à être influencés plus par leurs revenus que par leur confiance. Même son de cloche chez Barclays, où l'économiste Henry Wilmore estime qu'il faut accorder plus d'importance aux chiffres des dépenses des consommateurs qu'à ces indices de confiance. Il souligne d'ailleurs, que les chiffres de ventes chez certaines chaînes de magasins sont plutôt bons.
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