Entré il y a onze mois dans une phase d'expansion, le secteur des services aux Etats-Unis, qui représente les 4/5èmes de l'économie américaine, continue sur sa lancée mais à un rythme plus modéré que précédemment comme en témoigne le recul de 4,9 points à 60,8 de l'indice ISM le mois dernier. Certes, ce repli est supérieur aux anticipations des économistes mais il faut relativiser l'impact de ce coup de frein. Rappelons que le niveau enregistré en janvier était le plus élevé depuis le lancement de l'enquête en juillet 1997. Même si c'est à un rythme moins soutenu, toutes les composantes de cet indice, à l'exception des stocks, s'affichent à un niveau supérieur à 50, qui marque la frontière entre expansion et contraction.Pour sa part, l'indice relatif à l'emploi de cette enquête s'inscrit en léger retrait (-0,7 point) par rapport en janvier, à 52,7. Le secteur des services continue donc de créer des emplois mais en nombre peut-être moins important qu'auparavant. Ce constat pourrait brouiller les cartes sur le marché des changes. Les cambistes, anticipant en effet de bonnes nouvelles sur le front du chômage vendredi, redécouvrent les attraits du dollar et délaissent l'euro. Or, comme le signale Lauren Germain (Banc of America Securities), les statistiques d'aujourd'hui attestent qu'il "reste des incertitudes concernant l'état du marché du travail aux Etats-Unis". Quant à Marie-Pierre Ripert, économiste chez CDC-Ixis, elle estime que l'économie américaine devrait avoir créé 150.000 emplois nets en février. Toujours est-il que la monnaie européenne reste sous pression. Vers 18 heures mercredi, un euro valait 1,2075 dollar, un nouveau plus bas annuel. Le vigueur de la croissance américaine avec un marché du travail mieux orienté pourrait en effet pousser la Réserve fédérale à remonter ses taux d'intérêt, ce qui réduirait le différentiel de taux entre les Etats-Unis et la zone euro et rendrait ainsi mécaniquement le billet vert plus attrayant (lire ci-contre).

latribune.fr

19 Oct 2008, 22:35

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