Le transfert de pouvoir en Irak déjà réalisé

C'est une surprise: le transfert de pouvoir sur l'Irak, prévu pour le mercredi 30 juin, a été réalisé ce matin. Une façon de prendre de vitesse les opposants à la présence américaine en Irak et la vague de violence qui était redoutée pour mercredi. La coalition a donc officiellement transféré ce matin le pouvoir au gouvernement irakien intérimaire. L'opération s'est faite dans la Zone verte, qui abrite les autorités de la coalition, au coeur de Bagdad, par le biais d'un échange de documents entre l'administrateur américain Paul Bremer et le Premier ministre Iyad Allaoui.Cette cérémonie, qui a mis fin officiellement à la tutelle exercée par les Etats-Unis sur le pays après quatorze mois d'occupation, s'est déroulée en petit comité devant une trentaine de personnes, dont le président intérimaire de l'Irak, Ghazi al-Yaouar. L'administrateur civil américain Paul Bremer a aussitôt quitté le pays.Si les personnalités présentes lors de ce transfert de pouvoir se sont félicitées, parlant de "journée historique", il n'en demeure pas moins que cette cérémonie précipitée donne l'impression d'avoir été décidée sous la pression d'une violence sans cesse croissante dans le pays. A l'approche de la date officielle du 30 juin, les attentats et prises d'otages se sont multipliés, faisant crainte une situation incontrôlable le jour dit. Mais rien ne dit, à cet égard, qu'en avançant la passation de pouvoir de deux jours, les autorités américaines et irakiennes désamorceront la violence. Celle-ci s'annonce bien comme le premier problème à traiter par le nouveau gouvernement irakien. Dès ce matin, le Premier ministre Iyad Allaoui a annoncé que son gouvernement allait prendre aujourd'hui et demain des mesures d'urgence pour tenter de rétablir la sécurité. De son côté, le ministre des Affaires étrangères Hoshyar Zebari s'est dit persuadé que son gouvernement fera "un meilleur travail" que la coalition pour assurer la sécurité en Irak. S'exprimant dans une interview accordée à la BBC, il a notamment affirmé que "nous savons mieux que nos partenaires de la coalition comment gérer la situation". Pour autant, a-t-il ajouté, "il n'y a aucune garantie que (la violence) va s'arrêter après le transfert de pouvoir aux Irakiens".Au sommet de l'Otan à Istanbul, les dirigeants de l'Alliance Atlantique ont donné leur feu vert formel à une assistance de l'Alliance à la formation des forces de sécurité irakiennes. Le président français, qui s'est réjoui du transfert de souveraineté, a cependant souligné que l'Otan n'avait pas "vocation" à intervenir en Irak. Le président George W. Bush a pour sa part précisé à l'occasion de cette réunion que les forces américaines resteront en Irak "aussi longtemps qu'il le faudra" pour stabiliser le pays.
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