Le spectre de la reprise sans emploi ressurgit aux Etats-Unis

La "Job Machine" américaine serait-elle enrayée? Décevant les attentes des milieux économiques, les statistiques de l'emploi aux Etats-Unis pour le mois de février ressortent très largement inférieures aux anticipations. L'économie américaine n'est parvenue à créer que 21.000 emplois nets au lieu des 125.000 espérés par le consensus des marchés. Cette mauvaise surprise est aggravée par le fait que le département américain du Travail a révisé à la baisse les statistiques des mois précédents. Le taux de chômage demeure néanmoins inchangé à 9,6%.Dans le détail, ces statistiques montrent une nouvelle fois que ce sont dans les services (+46.000) et dans l'administration (+21.000) que se situent les gisements d'emplois. A l'inverse, le mois dernier, on a enregistré 24.000 destructions de postes dans le secteur de la construction, effaçant en partie les bons chiffres de janvier. Le département du Travail met certes l'accent sur les aspects positifs de cette enquête: depuis le mois d'août dernier 364.000 emplois nets ont été créés par la première économie mondiale et il semble que l'hémorragie enregistrée dans l'industrie touche à sa fin avec "seulement" 3.000 destructions d'emplois dans ce secteur en février. Mais il n'en demeure pas moins que les interrogations subsistent sur la capacité des Etats-Unis à relancer le marché du travail alors même que le pays affiche des taux de croissance insolents. Rappelons qu'en pleine euphorie de la fin des années 90, l'économie américaine créait environ 300.000 emplois par mois...Sur les marchés des changes, la déception des cambistes est patente: le dollar est de nouveau chahuté après son regain de forme de ces derniers jours et à l'inverse l'euro reprend de la hauteur. Deux heures après l'annonce, la monnaie européenne s'échangeait au dessus de 1,24 dollar, gagnant environ 1,80% par rapport à la veille. Quant aux marchés actions, s'ils ont marqué le coup sur le moment même, ils se sont en revanche repris par la suite. Après avoir ouvert en baisse, les marchés américains sont ainsi repassés dans le vert deux heures après la publication des chiffres du chômage.
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