Le moral des industriels français stable en mars

Les industriels français s'interrogent. L'indicateur synthétique de l'enquête mensuelle dans l'industrie est stable à 104 en mars sur un mois. L'Insee souligne que le climat des affaires se maintient ainsi au-dessus de son niveau moyen à long terme. Pour les industriels, souligne l'Insee, "le rythme de croissance de l'activité n'a pas varié". Pour preuve, le solde d'opinion des chefs d'entreprises concernant la "production passée" (c'est-à-dire leur production réalisée au cours des trois derniers mois) est quasi-stable à 10 en mars contre 11 en février. Les industriels ont même quelques raisons de se réjouir. Le solde d'opinion concernant la demande globale s'améliore de -20 à -17. Une amélioration surtout sensible dans l'automobile (où le solde passe de -25 à +17) et dans les biens intermédiaires (où le solde passe de -23 à -18). Cette sensibilité à la demande demeure surtout menée par l'amélioration des carnets de commandes étrangers. Le solde d'opinion concernant la demande externe progresse en effet de -16 à -11. Comme pour la demande globale, ce solde passe au-dessus de la moyenne longue période. L'activité internationale repart, l'euro est retombé et l'investissement frémit. C'est en bref ce que semblent donc dire les industriels. Est-on, pour autant, à l'aube d'une reprise franche? Rien n'est moins sûr et les chefs d'entreprises ne vont pas jusque là. Ainsi, le solde d'opinion concernant les perspectives globales de production chute lourdement de 12 à 4 en mars, nous ramenant en dessous du niveau de décembre dernier. Nul doute, comme le souligne Florence Bérenger, économiste chez CDC-Ixis, que les attentats de Madrid et la remontée marquée du prix du pétrole ont joué un rôle important, même si l'on ignore dans quelle mesure l'étude a eu lieu après le 11 mars. Du coup, le solde des perspectives personnelles de production recule de 2 points en mars sur un mois à 14. On est encore largement au-dessus de la moyenne long terme (qui est de 4), mais on remarque une nette poussée de pessimisme dans le domaine des biens de consommation (où le solde passe de 15 à 8). Là encore, l'effet des attentats de Madrid est indéniable: les industriels redoutent la peur des ménages et ses conséquences sur la consommation. A noter cependant que, dans les domaines de biens intermédiaires et des biens d'équipement, le solde progresse encore: signe que les chefs d'entreprises comptent sur l'investissement pour mener la reprise. Confrontés à des signaux contradictoires, les industriels français hésitent donc. Il est vrai que l'avenir est incertain. Les économistes tablent tous sur une croissance modeste (1,6% pour le consensus). C'est dire si l'économie hexagonale est fragile et très exposée à un choc externe. Du coup, Florence Bérenger estime que, compte tenu de la faiblesse du marché du travail, la reprise industrielle devrait se poursuivre à un "rythme très faible".
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