L'euro plonge à son plus bas de l'année

Y-a-t-il un pilote sur le marché des changes? En moins de quinze jours, l'euro s'est offert un record historique face au billet vert à 1,2930 dollar - c'était le 18 février - et aujourd'hui il plonge face à cette même devise américaine, touchant même un plus bas de l'année à 1,2230 dollar. 5% de perdu en 13 jours, le plongeon est significatif, et la Bourse de Paris l'a d'ailleurs salué en clôturant sur son plus haut de l'année (lire ci-contre).Dénoncée par les autorités monétaires des grandes économies de la planète, cette volatilité n'en demeure pas moins la règle sur les marchés. Logtemps préoccupés par le niveau des déficits jumeaux des Etats-Unis, les cambistes avaient lâché le dollar en rase campagne, renforçant par contraste les autres monnaies et notamment l'euro. Le différentiel de taux d'intérêt entre les Etats-Unis et la zone euro était clairement en faveur de cette dernière. Au point qu'inquiets de l'appréciation de la monnaie unique, certains dirigeants politiques européens ont réclamé avec virulence une baisse du loyer de l'argent sur le Vieux continent. Ce dernier est ajourd'hui deux fois supérieur à celui en vigueur aux Etats-Unis.Mais aujourd'hui, le vent paraît avoir tourné. Oubliée, en tout cas temporairement, la question des déficits, les marchés des changes sont désormais focalisés sur les performances de l'économie américaine et notamment sur sa capacité à créer des emplois. L'enquête ISM dans l'industrie publiée hier a apporté quelques éléments encourageants et les cambistes parient désormais sur de bons chiffres lors de la publication vendredi des statistiques du chômage pour le mois de février. Les économistes sondés par Reuters anticipent quant à eux 125.000 créations nettes d'emplois. Si l'embellie attendue sur le marché de l'emploi venait à se concrétiser, la Réserve fédérale américaine (Fed) pourrait être amenée à relever ses taux d'intérêt. Le principal taux directeur est actuellement à 1%, soit son niveau le plus bas depuis 1958. Un niveau difficilement compatible de façon durable avec une croissance vigoureuse comme celle démontrée actuellement par la première économie mondiale. Ces anticipations de durcissement de la politique monétaire américaine alimentent sans doute le rebond du dollar. Une envolée qui fait les affaires de la Banque centrale européenne: elle ôte à ses détracteurs un argument pour exiger d'elle un assouplissement de sa politique monétaire.
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