Les élections, les réformes et l'Europe

En 2003, la France s'est amplement affranchie de deux de ses plus importants engagements européens. Son déficit public n'est pas de 3% au plus, mais bien de 4,1% de son PIB (un peu plus de 63 milliards d'euros). Sa dette publique, proche de 1.000 milliards d'euros, atteint 63% du PIB, au delà du seuil de 60% établi par les traités.En 2004, le gouvernement reconnaît que ses finances publiques resteront en dehors des clous dans les deux cas, mais il s'est engagé à redresser la barre en 2005, au moins pour ce qui est du déficit. Or, cette maîtrise des finances publiques ne sera possible que si les réformes aboutissent : la réforme des retraites vise à éviter que la branche vieillesse de la sécu, aujourd'hui tout juste à l'équilibre, ne plonge profondément dans le rouge ; celle de l'assurance maladie cherche à contenir un déficit qui passera d'un peu plus de dix milliards d'euros aujourd'hui à soixante-six milliards en 2020 si rien n'est fait. Et le prochain gouvernement ne pourra faire l'économie d'une véritable réflexion sur les effectifs dans la fonction publique, dont la rémunération représente environ 45% des dépenses. Au sens large, le secteur public emploie aujourd'hui près de 5 millions de personnes, soit environ un actif sur six.Tous ces sujets - et la liste n'est pas exhaustive - sont socialement explosifs. La réforme des retraites n'est pas achevée (le texte adopté en juillet dernier n'assure que 40% des besoins de financements qu'à l'horizon 2020). Plus ardue encore, celle de l'assurance maladie s'ébauche à peine. Et si la moitié des fonctionnaires partira à la retraites d'ici 2016, le gouvernement s'est prudemment gardé de préciser ses intentions à moyen et long terme en matière de renouvellements.Au cours des prochaines semaines et des prochains mois, il y aura bien des manières de mesurer la façon dont le nouveau gouvernement poursuit, réoriente, modifie ou adapte les réformes. La baromètre européen sera d'une grande utilité et d'une fiabilité absolue : manifester une volonté ferme de tenir les engagements pris vis à vis de nos partenaires de l'Union Européenne signifiera la poursuite de réformes ambitieuses. Relativiser publiquement le poids et l'importance des fameux "critères de Maastricht" reviendrait au contraire à signaler que le moment est venu de se hâter lentement...
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