Martha Stewart rate son rêve américain

La petite Polonaise de Brooklyn avait jusqu'à présent tout compris: comment trouver un bon époux, comment faire carrière, comment montrer à l'Amérique qu'elle pouvait réussir. Devenue une icône de l'art de la maison, Martha Stewart dictait le bon goût aux Américains. Et s'est vite sentie au-dessus des lois. Mais sa plus grosse erreur n'est pas d'avoir vendu des actions d'ImClone, une entreprise de biotech, juste avant que le cours ne s'effondre. Sa plus grosse erreur, une fois le pot aux roses découvert, est de ne pas s'être repentie. Car aux Etats-Unis, pays très croyant, toute faute avouée peut être pardonnée. Au contraire, Martha Stewart a cherché à cacher la vérité. Elle a menti aux enquêteurs et pris de haut la SEC (Securities and Exchange Commission) et les autorités judiciaires. Qui ne lui ont pas pardonné. Elle aurait pu, dès que la SEC est venue renifler ses comptes, dire "mon Dieu, qu'ai-je fait!". Elle aurait pu proposer de rendre l'argent - après tout, elle a économisé quelque 46.000 dollars en vendant juste à temps ses actions ImClone, ou, mieux, le donner à un organisme de charité. Elle aurait pu publier un communiqué de presse en battant sa coulpe. Toute l'affaire aurait sans doute été oubliée en quelques semaines. Mais non, Martha a été bien trop sûre d'elle. Elle n'a pas su faire preuve d'humilité. Du coup, elle pourrait bien passer, selon les estimations des spécialistes, plus de deux ans en prison. Une prison de femmes, et de luxe, bien sûr, à la sécurité minimum, comme celle qui a eu comme pensionnaire Leona Helmsley, célèbre patronne d'une chaîne d'hôtels. Martha aura tout le temps d'y réfléchir à l'air du temps - il est peu favorable aux chefs d'entreprise qui fautent - à son avenir, mais surtout, à son comportement et à la psychologie américaine.
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