L'emploi américain repart en trombe

Longtemps annoncée, l'embellie sur le marché américain de l'emploi serait enfin au rendez-vous. En mars, la première économie mondiale a créé 308.000 emplois nets. Un rythme aussi élevé de créations de postes aux Etats-Unis n'avait plus été enregistré depuis quatre ans. En dépit de cette performance, près de trois fois supérieure aux anticipations des économistes, le taux de chômage est reparti à la hausse à 5,7%. Cette statistique ne devrait que très peu ternir la joie des investisseurs puisque les experts considèrent généralement les chiffres des créations ou suppressions d'emplois comme plus significatifs de l'état de santé de l'économie américaine que l'évolution du taux de chômage. Sur les marchés, les indices apprécient. En France, le CAC 40 a terminé la séance sur une hausse de 1,91%. Aux Etats-Unis, à la mi-journée, les indices sont également bien orientés. Le Dow Jones gagne 0,83% et le Nasdaq s'envole de 1,35%. Le redémarrage du marché du travail est d'autant plus notable que le département américain du Travail a révisé en nette hausse les chiffres des créations d'emplois des mois précédents : 46.000 en février (contre 21.000 annoncés dans un premier temps) et 159.000 en janvier. "Depuis août 2003, l'économie américaine a créé 759.000 emplois nouveaux", a souligné Kathleen Utgoff, commissaire au département du Travail. La question de l'emploi apparaît cruciale au moment où les Etats-Unis sont entrés dans une rude campagne électorale où l'économie est l'un des tout premiers sujets de préoccupation des Américains. Le secteur de la construction a enregistré la plus forte progression (71.000 nouveaux emplois), en raison notamment du retour de températures plus clémentes. Pour ce qui est de l'industrie, grande convalescente de la reprise, elle a vu ses effectifs rester stables le mois dernier. Les services, avec 230.000 créations nettes, a été le secteur le plus fortement contributeur à l'embellie du marché du travail observée en mars. Au sein de ce secteur, il faut attribuer une mention spéciale à la distribution où a été enregistrée une nette progression (+47.000 emplois). Dans ce cas particulier, la fin des grèves menées dans le sud-ouest de la Californie a sans doute produit un impact positif.Désormais plus en adéquation avec le rythme de croissance de l'activité aux Etats-Unis, +4,1% au quatrième trimestre, l'évolution du marché du travail américain demande cependant à être confirmée avant que ne puisse être envisagé un relèvement des taux d'intérêt outre-Atlantique. La Réserve fédérale (Fed) devrait attendre qu'un sérieux rebond de l'emploi soit confirmé pendant plusieurs mois avant de remonter le loyer de l'argent, celui-étant à 1% à son plus bas niveau depuis 1958. Sur le marché des changes, le dollar est pour sa part regonflé par ces statistiques. A contrario, l'euro faiblit. Vers 18 heures, la devise européenne valait 1,2139 dollar, contre un plus haut de la journée à 1,2370.
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