Nicolas Sarkozy ne veut pas laisser tomber Alstom

"Alstom est un des fleurons de l'industrie". Comme il l'avait laissé entendre, le ministre de l'Economie et des Finances, Nicolas Sarkozy, a voulu donner des "signes forts" lors de son déplacement à la Rochelle, peu avant de visiter le site où Alstom fabrique des TGV et tramways. Estimant que "la France n'a pas vocation à devenir une économie dédiée aux seuls services", il a assuré: "nous ne laisserons pas tomber Alstom".Reste qu'après les formules, il faudra nécessairement agir. Le ministre, qui effectue à La Rochelle le premier des nombreux déplacements en province qu'il a annnoncés, a pour cela défini trois axes de travail, en restant toutefois assez vague sur leur contenu précis. Il faut avant tout "faire comprendre à l'Europe qu'on doit maintenir la concurrence", en permettant à Alstom de survivre. Cette condition pourrait être satisfaite. Si la Commission européenne a repoussé la date de sa décision sur le plan de redressement d'Alstom, elle semblait se ranger fin mars à l'avis des consultants, à savoir que le programme "était à la limite, mais pouvait être approuvé".Nicolas Sarkozy a aussi fait appel aux banques "pour accompagner le développement de l'entreprise". Enfin, le redressement suppose également "des partenariats industriels pour surmonter les difficultés".Si Nicolas Sarkozy est resté assez évasif sur les moyens, d'autres en sont déjà à proposer des solutions concrètes. C'est notamment le cas des banques, avec lesquelles Alstom négocie certaines conditions de son refinancement et qui, au-delà de partenariats, militent pour un adossement d'Alstom à un autre groupe industriel (Areva dans l'énergie et Siemens dans les transports).L'adossement à un autre acteur du secteur est aussi une solution envisagée par l'économiste Elie Cohen. Interrogé vendredi par France Inter, il a surtout craint pour sa part que le plan actuellement en discussion se révèle "sous-dimensionné". En d'autres termes, il redoute qu'Alstom ait finalement besoin de "davantage de ressources financières propres et de davantage de garanties bancaires".Le manque de fonds propres, alors qu'Alstom doit faire face à une dette de 3 milliards d'euros, est également le diagnostic que fait le comité de groupe européen d'Alstom. Sa porte-parole (CGT) Francine Blanche soutient en effet que "l'aide accordée en septembre par l'Etat n'est qu'une bouffée d'oxygène et non un plan de sauvetage". Pour le comité de groupe européen, qui s'appuie sur les conseils de la banque américaine Houlihan, Alstom doit en fait être recapitalisé à hauteur de 1,5 milliard d'euros. Un plan auquel pourraient participer les salariés et qui devrait être présenté à la direction du groupe le 20 avril. En tout cas, pour les syndicats, cette solution permettrait de "sauver l'emploi", alors que le groupe a prévu 7.000 suppressions de postes dans le monde.
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