La réforme d'EDF-GDF approuvée en Conseil des ministres

Une réforme conduite avec des pincettes: alors que le Conseil des ministres a approuvé, mercredi, le projet de loi sur le changement de statut d'EDF et de GDF, les déclarations rassurantes quant à l'avenir des salariés des deux entreprises se multiplient, tandis que, sur le terrain, les agents, soutenus par toutes les organisations syndicales, continuent de manifester leur hostilité. C'est tout d'abord Jacques Chirac, qui, ce matin, a assuré que "EDF et GDF ne seront pas privatisés" et que "le statut des agents (..), leur régime social seraient garantis". Face aux syndicats qui accusent le gouvernement de se préparer à brader les "bijoux de famille", le chef de l'Etat a expliqué qu' EDF et GDF "sont de grands services publics" et "le resteront".Pour sa part, le Premier ministre a expliqué qu'EDF "restera durablement une entreprise publique détenue majoritairent par l'Etat". Quant à Nicolas Sarkozy, il a lui aussi promis que le projet de loi "ne changera rien au statut des agents d'EDF et de GDF".Des assurances d'autant plus nécessaires que l'hostilité du personnel ne se dément pas. Mercredi matin, ainsi, près d'un millier d'électriciens et de gaziers ont manifesté à Paris, à l'appel de toutes les organisations syndicales. Des dizaines de manifestants ont par ailleurs bloqué l'accès au siège d'EDF-GDF, à Paris.Le projet de loi "relatif au service public de l'électricité et du gaz et aux entreprises électriques et gazières" met fin au "principe de spécialité" des deux entreprises: d'ici au 31 décembre prochain, EDF pourra vendre du gaz et GDF de l'électricité. En fait, chaque entreprise pourra proposer à ses clients une "offre biénergie", indique le texte. Celui-ci prévoit aussi la création de quatre filiales, afin de respecter la directive européenne relative au libre accès de tous les fournisseurs aux réseaux de transport et de distribution existants. D'établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), EDF et GDF se verront transformés en sociétés anonymes (SA). Une mutation réclamée par Bruxelles, au nom des règles de la concurrence, mais violemment combattue par toutes les organisations syndicales, qui entrevoient la fin des avantages spécifiques des électriciens et gaziers (régime spécial de retraites..), induite selon eux par la réforme.La modification des statuts constitue la principale étape avant l'ouverture du capital des deux entreprises. Quoi qu'il en soit, l'Etat devrait continuer à en détenir "plus de 50%", selon le projet de loi.
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