Alstom : amorce de concertation entre Paris et Bruxelles

Le ministre français de l'Economie Nicolas Sarkozy et le commissaire européen à la Concurrence Mario Monti sont convenus "d'avancer ensemble rapidement" pour trouver un accord sur l'avenir du groupe Alstom, après leur rencontre lundi à Bruxelles. Dans un communiqué publié à l'issue de leur rencontre, les deux hommes affirment vouloir trouver pour ce "dossier important sur le plan industriel et social" une solution qui soit "conforme au droit communautaire"."Il y a une volonté commune, me semble-t-il, de trouver une solution", a déclaré Nicolas Sarkozy aux journalistes. Dès mardi, a-t-il annoncé, ses collaborateurs reviendront à Bruxelles pour rencontrer ceux de Mario Monti, et "il est possible" que lui-même "revoie également Mario Monti dès la semaine prochaine".Le rendez-vous des deux hommes, initialement prévu pour durer une heure, a finalement duré près de deux heures. L'entretien a été "extrêmement approfondi" et "nous avons discuté tous les tenants et les aboutissants" du dossier Alstom, a expliqué le ministre français de l'Economie. La Commission européenne doit se prononcer sur la légalité des aides d'Etat versées par le gouvernement français dans le cadre du plan de restructuration du groupe industriel en difficulté. Si Nicolas Sarkozy s'est montré peu prolixe aujourd'hui, il pourrait en revanche en dire plus sur ce dossier demain, lors d'une conférence de presse très attendue, où il doit aborder de nombreux sujets.Jeudi dernier, le ministre avait affirmé que le gouvernement français était opposé à tout démantèlement d'Alstom, préférant parler de "partenariats" avec des "grandes entreprises françaises". En ligne de mire: Areva, qui s'intéresserait de plus en plus à la branche ferroviaire d'Alstom (TGV). Le géant du nucléaire a déjà repris l'activité transmission & distribution d'Alstom.Mais alors que le gouvernement souhaiterait un partenariat franco-français, l'allemand Siemens ne cache pas son grand intérêt pour certains actifs d'Alstom. Ce dernier est présent dans deux secteurs : l'énergie, avec notamment des turbines à gaz très grande puissance, et les transports avec surtout le TGV mais aussi une activité marine. Cependant, le PDG d'Alstom, qui n'a cessé de répéter ces derniers temps qu'il n'y avait pas de discussions avec Siemens, veut se donner dix-huit mois pour voir si le groupe est en mesure de se redresser. Le groupe allemand, qui a l'an dernier racheté l'activité turbines industrielles d'Alstom, se montre prudent, sans pouvoir toutefois dissimuler son intérêt pour ce dossier, en plaidant pour la constitution de champions européens.
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