La CGT tente de justifier ses coupures de courant

Après l'action, l'explication. Au lendemain des coupures de courant "sauvages" qui ont affecté près de 500.000 voyageurs hier matin sur les lignes SNCF Paris-banlieue de la gare Saint Lazare, les critiques se sont faites nombreuses, poussant la CGT - à l'origine de cette action visant à protester contre le projet de loi réformant le statut d'EDF-GDF - à se justifier.Dès hier, le ministre des Transports Gilles de Robien n'avait pas hésité à parler d' "acte de malveillance" de la part de la CGT, alors que le ministre délégué à l'Industrie Patrick Devedjian évoquait un "acte illégal" en appelant les formations syndicales "à la raison". Ce matin, c'est Jack Lang, porte-parole du PS pour les élections européennes, qui a condamné les coupures de courant d'hier, estimant qu'il s'agissait de "méthodes dangereuses et inefficaces".De son côté, le Réseau de transport d'électricité (RTE), filiale d'EDF, a porté plainte contre les auteurs des coupures, estimant que "des actes scandaleux" avaient été commis, notamment des vols de relais. Quant à la SNCF, elle a annoncé qu'elle réclamerait des indemnités à EDF pour rupture de la fourniture de courant.Ces vives réactions ont suscité, ce matin, une explication de la fédération Energie de la CGT. Le syndicat a affirmé que les coupures de courant avaient été décidées "en assemblée générale" des salariés, et a assuré que "cette forme d'action n'avait pas vocation à être généralisée". La CGT dit vouloir "alerter les citoyens sur la gêne encore plus forte qu'ils auraient à subir si le projet de loi était adopté".Dans ce contexte très tendu, Nicolas Sarkozy s'est rendu cet après-midi au siège d'EDF à la Défense (Hauts-de-Seine) où il a été accueilli sous les huées de plusieurs centaines d'électriciens et de gaziers. Le ministre de l'Economie a par ailleurs annoncé qu'il recevra le 15 juin, à l'occasion de l'ouverture du débat parlementaire sur le projet de loi EDF, une centaine de députés. Une initiative assez exceptionnelle. Par ailleurs, de nouvelles coupures de courant ont eu lieu, cette fois au centre de distribution et de production de Tulle (Corrèze). Selon la CGT, cette action n'a pas affecté les particuliers, car elle visait EDF et "les grandes entreprises du département", afin de "peser sur l'économie".D'ores et déjà, les quatre principaux syndicats d'EDF-GDF (CGT, FO, CFDT, CFTC) ont appelé à "reconduire l'action" contre le changement de statut des deux entreprises. Cependant, il n'est pas, officiellement, envisagé de procéder à des coupures de courant. Une nouvelle journée de grève et de manifestations est prévue le 16 juin prochain, après celle du 3 juin, qui avait vu les électriciens et gaziers se mobiliser en grand nombre.
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