La Deutsche Bank n'absorbera pas Postbank

Le secteur bancaire allemand a bien du mal à se consolider. La poste semi-publique allemande Deutsche Post a affirmé jeudi qu'elle ne vendrait pas sa filiale bancaire Postbank à la banque privée Deutsche Bank, qui étudiait cette option. Le projet initial d'introduction en Bourse de Postbank est maintenu, a précisé Deutsche Post.Postbank, valorisé à environ 5 milliards d'euros, devrait donc faire son entrée en Bourse le 21 juin. La fourchette de prix sera fixée le 5 ou le 6 juin. Environ 82 millions de titres devraient alors être proposés aux investisseurs.Deutsche Post a souligné jeudi que "le mandat des deux banques conseils pour l'IPO (Deutsche Bank et Morgan Stanley) est maintenu", ce qui élimine de facto un rachat en bloc de la Postbank par la première banque allemande. La poste semi-publique s'est toutefois dite "flexible" en ce qui concerne cette IPO, qui doit porter en principe sur "jusqu'à 50% moins une action" de la Postbank et sur une valeur d'au maximum 3 milliards d'euros, précisant "observer l'évolution des marchés". La Deutsche Bank étudiait depuis plusieurs jours la possibilité de court-circuiter l'introduction en Bourse en lançant elle-même une offre sur la Postbank avec, selon la presse, la bénédiction du gouvernement allemand actionnaire à 62% de Deutsche Post. La banque privée aurait toutefois hésité en raison du prix trop élevé réclamé par Berlin, soit plus de 6 milliards d'euros. L'institut risquait par ailleurs de prêter le flanc à des accusations de conflit d'intérêt, en raison de son rôle de pilote de l'entrée en Bourse. L'avortement en l'état du projet de fusion entre la Deutsche Bank et la Postbank, qui aurait donné naissance à un géant de la banque de détail contrôlant plus de 17% du marché allemand, pourrait passer pour un revers pour le gouvernement. Le chancelier Gerhard Schröder était personnellement monté au créneau la semaine dernière pour exhorter les banques allemandes à accélérer la consolidation nécessaire d'un secteur trop fragmenté, donc peu rentable et vulnérable à des raids étrangers. Selon la presse, il aurait rencontré le patron de la Deutsche Bank, Josef Ackermann, pour le presser de racheter la Postbank afin de donner ainsi naissance à un "champion bancaire national."
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