Des résultats d'entreprises au zénith - et Wall Street au plancher

"Money can't buy me love", chantaient les Beatles. Les entreprises américaines en savent quelque chose en ce moment. Elles qui ne cessent d'annoncer des bénéfices spectaculaires n'arrivent pas à se faire aimer des investisseurs. Ils boudent. La preuve : alors que, pour la première fois depuis quatre ans, les entreprises devraient afficher, pour le deuxième trimestre, une hausse de leurs bénéfices de plus de 20% sur une année d'affilée, ou même de plus de 25% sur trois trimestres consécutifs, les cours de l'indice S&P 500 sont en hausse de seulement 1,7% depuis le début 2004. Les entreprises ne cessent non plus de relever leurs estimations. Ainsi, selon les calculs de Thomson First Call, à la date du 21 juin dernier 91 entreprises du S&P 500 avaient revu leurs estimations à la hausse, contre 73 à la baisse. Soit un ratio de 0,8. Déjà, au premier trimestre de cette année, ce ratio était particulièrement bien orienté. Pourtant, en général, les entreprises ont tendance à être prudentes, et à avertir à l'avance le marché principalement pour de mauvaises nouvelles. Pour l'heure, les analystes s'attendent à des profits en hausse moyenne de 20,3% pour le deuxième trimestre, même si certains envisagent jusqu'à 26% de progression. Au premier trimestre de cette année, ce chiffre était de 27,4%, et au dernier trimestre de l'an dernier, de 28%, le meilleur niveau depuis 10 ans. Tout cela aurait de quoi doper les cours... Mais si l'on observe le PER actuel des actions cotées dans le S&P 500, ces actions ne se traitent qu'à 15,5 fois les résultats anticipés pour 2005. Soit un niveau proche de la moyenne historique de 14, mais la moitié du chiffre de 1999 (28,9). Bref, alors que certains analystes se demandaient encore il y a quelques mois si le marché était surévalué, il est clair que le tir a été corrigé. Cela ne signifie pas que les actions sont forcément sous évaluées actuellement, mais que, en tout cas, elles ont de la marge pour s'apprécier. Surtout si les bons chiffres de bénéfices se maintiennent et si l'inflation n'est pas trop forte. Bref, les occasions d'acheter ne devraient pas manquer dans les mois qui viennent.
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