Le Medef se réjouit, les syndicats critiquent

Partagées, évidemment. Les réactions des "forces vives de la Nation" - patronat, syndicats et associations - aux voeux présidentiels sont loin d'être unanimes. Par la voix de son président, Ernest-Antoine Seillière, le Medef se félicite que le président de la République ait manifestement voulu "donner une priorité à l'économie". "Le Medef a retrouvé là l'écho de beaucoup de ses préoccupations", a déclaré le patron des patrons.Sans surprise, du côté des syndicats, les commentaires sont beaucoup moins laudatifs. Le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, a salué la volonté affirmée par le président de la République de relancer la politique industrielle, tout en redoutant que la proposition sur la suppression des charges sociales au niveau du Smic ne constitue une "trappe à bas salaires". "Une telle mesure risque d'encourager les entreprises à maintenir les salariés au Smic", leurs employeurs souhaitant bloquer les augmentations de rémunération de leurs salariés pour bénéficier des allègements de charges.Le sentiment de la CFE-CGC est également partagé. Si son président Jean-Luc Cazettes estime que "des choses intéressantes" ont été dites au cours des voeux présidentiels, il émet quelques inquiétudes quant à l'évocation d'une réforme du droit du travail.Après des voeux qualifiés "d'assez classiques", la CGT déplore que Jacques Chirac "poursuive sur la même voie en 2005 alors que beaucoup de salariés attendent un infléchissement de cette politique économique et sociale". "Je regrette que le président s'inspire justement des réformes passées sur la retraite, la protection sociale, le droit du licenciement, la perspective confirmée de remettre en cause les modalités d'application des 35 heures dans les entreprises, pour dire que le gouvernement va poursuivre sur la même voie".Pour le secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, "la volonté affirmée par le président de la République d'une stratégie industrielle" et "l'annonce d'un projet de loi sur l'égalité salariale entre hommes et femmes" représentent les deux seuls points positifs d'un discours manquant singulièrement de réponses sur les salaires.De son côté, estimant que ce discours fait la part belle au Medef, la CFTC considère que la "méthode du président de la République" pour créer de l'emploi "n'est pas la bonne". "Quand le président parle de solidarité entre les Français, je ne suis pas sûr que baisser les impôts en soit l'expression", a déclaré son secrétaire général Jacky Dintinger, qui redoute que le " financement du plan de cohésion sociale" n'en souffre.Quant au secrétaire général de l'Unsa, Alain Olive, il estime que le discours présidentiel manque de cohérence. "Il part dans tous les sens", empreint " en permanence" d'une contradiction "entre l'affirmation d'un objectif" et "des questions sur la façon de l'atteindre".
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