Le Premier ministre consulte les partenaires sociaux pour lutter contre le chômage

Le temps presse. Quelques jours après son arrivée à Matignon, le tout nouveau Premier ministre, Dominique de Villepin, a lancé une série de consultations des partenaires sociaux afin de s'attaquer au problème de l'emploi. "Je veux que nous soyons le premier gouvernement qui y consacre toute son énergie, sans tabou, en mobilisant l'ensemble de la Nation", a précisé hier le Premier ministre lors du premier séminaire gouvernemental depuis sa nomination à la tête du gouvernement. Fait inédit, ces consultations interviennent avant même son discours de politique générale, qui se tiendra mercredi à l'Assemblée.Il y a urgence en effet, le chef du gouvernement s'étant fixé un délai de 100 jours pour restaurer la confiance des Français. Ce qui passe nécessairement par une baisse du nombre de demandeurs d'emploi, le chômage touchant en mai 10,2% de la population active. Ces consultations doivent ainsi permettre aux partenaires sociaux de présenter au Premier ministre leurs "propositions et leurs analyses" sur la situation sociale et l'emploi, ce qui répond à la demande de concertation préalable formulée par les syndicats. Dès l'ouverture de ces entretiens, et avant que Dominique de Villepin ne dévoile son plan d'action pour réduire drastiquement le taux de chômage, le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, a mis en garde l'ancien ministre de l'Intérieur contre toute politique qui conduirait à accroître " l'insécurité " des salariés. "Si le gouvernement imagine que la réponse au malaise social, c'est donner plus d'insécurité, il s'est complètement planté. Si l'idée de faire tomber les tabous, c'est de faire tomber ce qui existe sans qu'on trouve autre chose, non", a-t-il déclaré. La porte n'est toutefois pas fermée pour la CFDT, qui propose la construction "d'un pacte social dans notre pays qui doit concerner le pouvoir d'achat, mais aussi la lutte contre le chômage, l'insertion des jeunes dans le travail, la protection sociale et la lutte contre la grande pauvreté". "On attend que chaque salarié, à commencer par les plus jeunes, qui a une difficulté, soit accompagné dans la formation vers l'emploi individuellement et d'une façon forte", a-t-il ajouté, réclamant de ce fait que davantage de moyens soient alloués au service public de l'emploi. "Il y a 25 ans, l'Etat payait 25% des aides aux chômeurs, 25 ans après il n'en paye que 10%", a précisé François Chérèque. De son côté, quelques instant avant son entrevue avec le chef du gouvernement, le président de la CFTC, Jacques Voisin, a précisé qu'il refusait le modèle "anglo-saxon". "On n'acceptera en aucun cas la remise en question du code du travail. Nous avons un projet, c'est le statut du travailleur et nous sommes prêts à discuter, à négocier avec l'Etat et si c'est possible évidemment avec le Medef", a-t-il précisé. Côté FO, on a lancé une claire mise en garde au Premier ministre. "Si le gouvernement devait faire une contre-réforme visant à retirer des droits aux salariés, ce ne serait pas acceptable", a lancé Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force Ouvrière, selon qui dans un tel cas "nous nous concerterions syndicalement très rapidement". Même son de cloche chez Bernard Thibault, pour la CGT, qui a de son côté affirmé que si le gouvernement s'avisait de "pointer le droit social" comme "le responsable de tous les maux de la société française", cela aboutirait à des "tensions très rapides". "J'attends que le Premier ministre confirme que ce n'est pas là sa ligne politique principale pour asseoir les différentes décisions des semaines à venir", a-t-il ajouté.
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