Thierry Breton tente de désamorçer la polémique sur la dette publique

Thierry Breton, le ministre de l'Economie et des Finances, a tenté cet après-midi de désamorcer la polémique sur le niveau réel de l'endettement de la France. Les chiffres qui circulent "ne constituent une surprise pour personne", a-t-il affirmé à l'Assemblée nationale, au lendemain de ses déclarations selon lesquelles l'endettement réel de l'Etat serait de 2.000 milliards d'euros, et non pas de 1.100 milliards comme habituellement considéré.Lundi, le ministre, qui s'exprimait au Forum européen des marchés de taux, à Paris, avait affirmé que l'endettement cumulé de la France comprend non seulement la dette publique connue en tant que telle, d'un montant de 1.167 milliards d'euros, mais aussi quelques 900 milliards d'euros d'engagements pris par l'Etat au titre des retraites des fonctionnaires.Dès lors, le total de l'endettement de la France dépasserait les 2.000 milliards d'euros. Autrement dit, il ne serait pas de 66% du PIB, comme habituellement considéré, mais plutôt de 120%. Or, la norme fixée en la matière par le Pacte de stabilité de la zone euro prévoit un plafond de 60% du PIB...Cette analyse devrait être confirmée prochainement par la remise du rapport confié par le ministre à Michel Pébereau, président du conseil de surveillance de BNP-Paribas, sur l'endettement du pays. Mais d'ores et déjà, Thierry Breton a confirmé aujourd'hui à l'assemblée les chiffres indiqués la veille. "Sur la dette de la France, ce n'est une surprise pour personne: je rappelle les chiffres qui figurent au compte général des administrations publiques", et qui font état de "1.167 milliards d'euros de dette des administrations publiques françaises à la fin de l'année 2005", a souligné le ministre, qui a ajouté qu'"il y a par ailleurs des engagements qui ont été pris par l'Etat, qui figurent au compte général des administrations publiques: 450 milliards d'euros d'engagements pour les retraites des fonctionnaires (de l'Etat) et 450 milliards d'euros pour les retraites des fonctionnaires territoriaux et de l'administration hospitalière". Ces derniers chiffres sont "également connus de tous", a-t-il ajouté.Reste que leur rapprochement a fait sensation aujourd'hui, amenant par exemple l'UDF à réclamer la constitution d'une commission d'enquête "sur l'état réel des finances de la France".S'il estime que les chiffres globaux ne constituent pas une surprise, le ministre a précisé que la publication du rapport Pébereau sera riche d'enseignements sur le processus de constitution de la dette. "Vous serez sans doute surpris de voir les erreurs économiques qui ont contribué à la création de cette dette", a-t-il lancé, soulignant que le budget 2006 stabilise la dette, ce qui "n'était pas arrivé depuis des années".
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.