Jean-Pierre Raffarin libère la participation pour doper la croissance

Le gouvernement n'a pas vraiment le choix. Pour essayer de tenir son objectif de croissance, qui devrait osciller entre 2% et 2,5% cette année, il compte, comme en 2004, sur la consommation des ménages, principal moteur de l'économie française. Tous les moyens sont donc bons pour augmenter le pouvoir d'achat des Français et stimuler leurs dépenses.Comme en 2004, avec le déblocage de l'épargne salariale et les dons exceptionnels entre ascendants et descendants décidés par Nicols Sarkozy, le gouvernement s'est dépêché de trouver la recette miracle pour doper la consommation des Français. Aujourd'hui, devant le Conseil économique et social (CES), le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a annoncé que les nouvelles sommes versées au titre de la participation pourront, à compter de 2005, être débloquées immédiatement. Auparavant, un délai de cinq ans était requis pour pouvoir débloquer ces sommes. Pour mémoire, la participation aux résultats de l'entreprise est obligatoire dans les entreprises de plus de 49 salariés et peut être mise en place par accord dans les plus petites. "Le blocage obligatoire des sommes issues de la participation n'a plus aujourd'hui de véritable raison d'être car il avait été conçu dans une période où l'accès au crédit était difficile, où le pays manquait d'épargne pour financer sa croissance. Aujourd'hui, c'est la liberté de choix qui doit prédominer ", a expliqué le chef du gouvernement. Ce dispositif, cher au général De Gaulle, avait été créé en 1959, avant de devenir obligatoire en 1967 pour les entreprises de plus de 100 salariés. Dans les faits, chaque salarié pourra choisir entre un complément monétaire immédiatement disponible ou une épargne au sein de l'entreprise, avec dans ce deuxième cas, un abondement possible de l'employeur. Le Premier ministre a également proposé que le calcul de la réserve de participation des entreprises soit assis sur le bénéfice comptable, jugé plus "équitable" par Matignon que le calcul basé sur le bénéfice fiscal.Alors que le gouvernement est en pleine négociation avec les sept fédérations de fonctionnaires pour une revalorisation salariale dans la Fonction publique, cette mesure pourrait également apaiser le mécontentement des salariés du privé, inquiets quant à la baisse de leur pouvoir d'achat. Toutefois, Jean-Pierre Raffarin a bien tenu à préciser que cette réforme du dispositif de la participation "ne saurait être un substitut" aux négociations salariales mais qu'elle permet de "recycler des profits vers la consommation". La participation doit "nous aider à transformer la reprise en une croissance durable partagée", a-t-il précisé.Pressé de constater les effets positifs sur la croissance anticipés d'une telle mesure, le gouvernement veut aller vite. Ce dispositif devrait être présenté au Conseil des ministres avant les vacances estivales."Cette mesure est en effet comparable avec celles décidées en 2004 par Nicolas Sarkozy. Ceci étant, son effet devrait être limité car les sommes versées au titre des exercices précédents ne pourront pas être débloquées immédiatement. De plus, cette réforme détourne un peu l'objectif initial de la participation, auparavant concentré en majorité sur des projets de long terme. Dorénavant, la participation, comparable à un complément de salaire lorsqu'elle sera débloquée dans la foulée de son versement et donc consommée, aura une finalité différente", explique Jean-Marc Lucas chez BNP Paribas interrogé par latribune.fr.
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