Réactions mitigées après le discours du chef du gouvernement

Dans le camp de la majorité, les mesures présentées par le nouveau Premier ministre sont accueillies avec enthousiasme. Se félicitant des mesures annoncées, le président du groupe UMP à l'Assemblée, Bernard Accoyer, a souligné que "la vision du travail" de la majorité "n'est pas malthusienne", en précisant qu'il "ne s'agit pas de partager le travail entre ceux qui en ont déjà un, mais de donner du travail à ceux qui n'en ont pas", ajoutant que pour son groupe "l'emploi, c'est l'entreprise".Beaucoup moins confiant, le président de l'UDF, François Bayrou, a déclaré à l'issue de ce discours qu'il ne croyait pas à une politique qui se présente "une fois de plus comme une politique d'urgence pour l'emploi". Les "cent jours pour rendre confiance" et la "priorité à l'emploi" sont "deux formules qui inspirent une immense réserve" aux députés UDF, a-t-il souligné.Du côté des syndicats, les réactions sont également moins laudatives. Par la voix de son secrétaire général, Alain Olive, l'Union nationale des syndicats autonomes (Unsa), s'est félicitée de la "rupture" de Dominique Villepin avec le "dogme" des baisses d'impôts. "Il y a manifestement une rupture avec le discours du précédent gouvernement qui prétendait fonder sur la seule baisse des impôts et des taxes tout espoir de relance économique et de l'emploi", a-t-il déclaré à l'AFP, ajoutant "nous approuvons notamment la fin de la baisse de l'impôt sur le revenu". Alain Olive a pris acte d'une "relance du traitement social du chômage", avec "des mesures intéressantes et d'autres plus contestables ou qui soulèvent de réelles interrogations". Il a notamment approuvé la prime de 1.000 euros pour les personnes au chômage depuis plus d'un an et bénéficiaires de minima sociaux, et la référence "à une relance de la question salariale dans le privé, bien que timide". Par contre, il est moins convaincu sur la question des salaires qui n'a pas été évoquée pour la fonction publique. "Un mauvais point", selon le secrétaire général de l'Unsa qui a également manifesté "son désaccord avec la période d'essai de deux ans qui sera exigée pour le contrat nouvelle embauche dans les très petites entreprises, car durant cette très longue période, le salarié sera sous le coup d'une menace de licenciement". Il a également fait part de son inquiétude concernant la "très lourde mission qui est confiée au service public de l'emploi, alors que dans l'état actuel des forces dont il dispose, il ne sera manifestement pas en mesure de la remplir". A gauche, le sentiment est évidemment des plus mitigés. Selon le premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande, la France est "en état de défiance". Estimant que le Premier ministre était venu "chercher une confiance qu'il ne trouverait pas dans le pays", François Hollande a "d'abord" imputé la "responsabilité de cette crise générale" au chef de l'Etat, qui, "élu il y a dix ans sur le thème de la fracture sociale, l'a laissée s'élargir jusqu'au point de rupture".
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