"Une grande coalition ne serait pas une catastrophe"

latribune.fr - quelle analyse faites-vous des programmes économiques des deux principaux candidats ?Sylvain Broyer - Si Gerhard Schröder reste chancelier, il poursuivra sans aucun doute les réformes entreprises dans le cadre de l'Agenda 2010. Notamment celles touchant le marché de l'emploi et la fiscalité en abaissant entre autre les cotisations sociales. Il y a fort à penser que la plupart des arguments électoraux développés au cours de la campagne législative par le SPD resteront lettre morte.Par exemple ?Je pense au salaire minimum qui est un véritable sujet tabou en Allemagne. En effet, créer un salaire minimum reviendrait à remettre en question le fameux modèle allemand qui veut que la question des salaires se règle uniquement entre le patronat et les syndicats. L'instauration d'un salaire minimum reviendrait à dire que cette entente ne fonctionne plus, et que seul le gouvernement peut résoudre la question. Ce qui est difficilement envisageable.Qu'attendre du programme économique défendu par Angela Merkel ?L'augmentation de deux points du taux de TVA est risquée. Certes, c'est une poule aux oeufs d'or pour un gouvernement dans l'obligation d'assainir ses finances publiques. Mais c'est également une boîte de Pandore. En effet, les entreprises ne pourront pas répercuter entièrement cette hausse de la TVA sur leurs prix de vente. Donc, leurs marges devraient baisser, maintenant une pression sur les salaires, et donc sur la consommation. Et il n'est pas sûr que la baisse de l'impôt sur le revenu ou celle des charges sociales compense les effets négatifs de cette décision.La grande coalition redoutée par certains mènerait-elle inéluctablement au statu quo et à l'arrêt des réformes ?Pas forcément. Les réformes du marché du travail, de la fiscalité entre autres sont indispensables. Si ces élections législatives devaient déboucher sur une grande coalition, il est évident qu'elle devra continuer à réformer l'économie, abandonnant néanmoins les propositions électorales les plus radicales de chacun des partis pour arriver à un consensus.
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