Une double interprétation. La croissance nipponne s'est élevée à 0,3% au deuxième trimestre selon le gouvernement de Junichiro Koizumi. Sur un an, le PIB a progressé de 1,1%. Ces statistiques se situent en dessous des attentes des économistes qui avaient tablé sur un taux de croissance compris entre 0,4% et 0,5% entre avril et juin, et de 2% en glissement annuel. Certes, la croissance marque le pas par rapport au 1,3% enregistré au premier trimestre. Mais au delà de cette petite déception, quelques signes encourageants sont à signaler. Tout d'abord, les exportations, qui constituaient le seul moteur de la croissance depuis 2002, restent solides. Après le passage à vide enregistré au premier trimestre (+0,1%), celles ci se redressent nettement (+2,8%).Mais la bonne nouvelle du jour est à mettre au crédit de la consommation des ménages qui, morose depuis de longs semestres, tire à nouveau la croissance. Déjà soutenue au premier trimestre, celle-ci a à nouveau progressé au deuxième trimestre (+0,8%).L'autre point positif concerne les dépenses d'investissement. Elles ont augmenté de 2,2% par rapport au premier trimestre. De bonne augure pour les prochains mois.Quant aux commandes publiques et les dépenses de construction, en baisse respectives de 1,3% et 2,3%, elles ont pesé négativement sur la croissance. "Ce recul des dépenses publiques témoigne de la rigueur du gouvernement de Junichiro Koizumi, bien décidé à assainir les comptes publics", explique Hervé Liévore chez Natexis Banques Populaires interrogé par latribune.fr.Compte tenu de ces statistiques, le taux de croissance annuel devrait dépasser les attentes des économistes. "En effet, le taux de croissance du PIB devrait dépasser notre anticipation de 1,5%, l'acquis de croissance étant déjà de 1,5% à la fin juin. La croissance nipponne devrait au moins atteindre 1,7% sur l'ensemble de l'année", ajoute Hervé Liévore.Une bonne nouvelle pour le gouvernement. Fragilisé depuis le rejet par le Sénat du projet de privatisation de la Poste publique, Junichiro Koizumi a dissous la Chambre des Représentants. Il jouera son avenir politique lors des élections législatives anticipées qui se tiendront le 11 septembre prochain (lire ci-contre). Une croissance forte pourrait apporter un précieux soutien au leader du Parti Libéral Démocrate.

latribune.fr

19 Oct 2008, 21:33

Partager :