Pékin mise sur un ralentissement de l'inflation en 2005

Un retour à la sagesse, ou optimisme forcené? Selon les experts économiques du gouvernement, cités par l'agence officielle Chine nouvelle, l'inflation menaçante qui fragilise la croissance chinoise devrait ralentir cette année. En effet, leurs estimations font état d'une hausse de 2,3% des prix à la consommation cette année, après une progression de 3,9% l'année dernière.En 2004, l'inflation avait notamment été stimulée par la hausse des prix des matières première telles que le pétrole et l'acier sur les marchés mondiaux, provoquée en partie par la formidable croissance industrielle chinoise. Pour mémoire, le PIB a progressé de 9,5% l'année dernière, faisant craindre un risque de surchauffe de l'économie chinoise. A titre de comparaison, les Etats-Unis et la zone euro ont respectivement affiché des taux de croissance annuels de 4,4% et 1,8%. A l'origine de ce ralentissement modéré de l'inflation dans l'Empire du Milieu, la réévaluation du yuan. Décidé le 21 juillet dernier (voir ci-contre), cette appréciation autoritaire de la monnaie chinoise a pour principal effet d'abaisser le coût des importations chinoises.Petit rappel, alors que les exportations chinoises sont souvent montrées du doigt, accusées de mettre en péril les emplois dans les autres pays émergents et les pays industrialisés, les importations sont également colossales. En 2004, selon les chiffres publiés par les services des Douanes chinoises, les exportations ont progressé de 35,4% à 593,4 milliards de dollars tandis que dans le même temps, les importations augmentaient de 36% à 564,4 milliards, faisant de la Chine le troisième exportateur mais également le troisième importateur mondial. A noter que les Etats-Unis sont les principaux fournisseurs de la Chine. Cette prévision est toutefois fragile. Elle repose notamment sur la capacité du gouvernement et notamment du ministre chinois de l'économie Bao Xilai a réussir à maîtriser les prêts aux entreprises et aux particuliers, avides d'investir et de consommer. En effet, malgré la volonté du gouvernement central dirigé par le Premier ministre Wen Jiabao, les autorités locales qui jouissent d'une quasi autonomie financière, continuent de financer l'économie, parfois de manière dispendieuse. Autre élément à prendre en compte, le climat. De mauvaises conditions climatiques entraîneraient des récoltes insuffisantes et, mécaniquement, provoqueraient une hausse du prix des céréales. Les risques inflationnistes ne sont pas complètement écartés, malgré l'optimisme affiché du gouvernement.
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