Bruxelles engage une procédure d'infraction contre l'Italie et Fazio

"L'affaire Fazio" continue de faire des remous. La Commission européenne a lancé ce mardi une procédure d'infraction contre l'Italie concernant le comportement controversé du sulfureux gouverneur de la Banque centrale.Le direction générale du Marché Intérieur a envoyé au gouvernement italien une lettre de "mise en demeure". Cette "requête formelle" est la première étape de la procédure d'infraction. La Commission demande à l'Italie de lui soumettre ses observations concernant les décisions que la Banque centrale a appliquées dans le cadre des prises de participations de banques étrangères dans le capital d'établissements bancaires italiens.L'Italie a deux mois pour répondre à la demande de la Commission. Si Bruxelles n'est pas satisfait des explications italiennes, la Commission pourra envoyer un "avis motivé", dernière étape avant la saisine de la Cour européenne de Justice (CEJ).Charlie McCreevy, le commissaire européen au Marché Intérieur, craint un manque de transparence de la part de la Banque centrale et de son gouverneur Antonio Fazio. Bruxelles craint que ce type de comportement dissuade les banques des autres Etats européens d'investir dans le secteur bancaire italien.Cette mise en demeure fait référence aux OPA lancées par deux groupes étrangers sur des banques italiennes. En mars dernier, les banques néerlandaise ABN Amro et espagnole BBVA avaient respectivement lancé des offres de rachat sur leurs homologues italiennes Banca Antoveneta et Banca Nazionale del Lavoro (BNL).A la suite de ces offres, la Banque centrale italienne avait donné des autorisations rapides de montée dans le capital des banques italiennes à d'autres établissements financiers transalpins. Dans le même temps, les banques étrangères s'étaient vues refuser ces autorisations.Au mois d'octobre, Antonio Fazio avait été entendu par le parquet de Rome dans le cadre de ces affaires. La justice lui reprochait d'avoir favorisé la montée des banques italiennes dans le capital des deux cibles BNL et Antonveneta au détriment des établissements étrangers.Depuis cette affaire, le gouverneur de la Banque d'Italie est soumis à d'intenses pressions. Le ministre des Finances italien Domenico Siniscalco a réclamé sa démission et, ne l'obtenant pas, a lui-même quitté le gouvernement. Silvio Berlusconi lui-même a fini par lâcher Antonio Fazio et par le critiquer publiquement. Le patronat italien a désavoué le gouverneur, tandis que la Banque centrale européenne elle-même a fait part de sa désapprobation. Mais rien n'y a fait: le gouverneur est jusqu'ici demeuré inébranlable à son poste.
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