Jusqu'où ira Google ?

Ces derniers jours, Google a annoncé qu'il avait conclu une alliance avec Sun dans la distribution de logiciels. Sa barre d'outils permettra de télécharger directement la suite bureautique open source OpenOffice.org et Java. Et le groupe entre aussi dans la compétition pour fournir de l'accès Internet sans fil dans l'agglomération de San Francisco. Cet été, il a lancé un service de messagerie instantanée Google Talk, un service de cartographie révolutionnaire, Google Earth, sans parler de son projet, accueilli avec réserve en France ou chez les auteurs américains, de numériser une bibliothèque mondiale... Et dernièrement, comme titrait Libération, "Google veut se payer la lune". Agé de tout juste sept ans, le jeune géant de l'Internet s'allie avec - excusez du peu - la Nasa, l'agence spatiale américaine, pour construire un centre de recherche commun dans la Silicon Valley. Leur collaboration doit porter sur les technologies de l'infiniment petit, alliées à celles de l'information et à la recherche de données. Respect! Mais où conduit ce développement tous azimuts?"Google et la Nasa partagent le même souhait d'apporter un univers d'information aux gens dans le monde entier", ont indiqué les nouveaux alliés. La mission de Google, "c'est d'organiser l'information du monde et de la rendre universellement accessible et utile". Une mission qui ouvre un champ immense de services et d'applications, dont on pressent qu'il peut englober une grande part des activités humaines. Et Google a des ressources technologiques et financières... John Battelle, fondateur des revues Wired et Industry Standard, et auteur d'un récent ouvrage "The Search", consacrée à l'économie de la recherche Internet, a recueilli le témoignage d'une dirigeante de Google, qui raconte qu'elle se sent comme en suspens sur un pont à 7.000 mètres de hauteur, sans oser regarder sous elle et penser "à toutes les implications". Si Google donne le vertige à ses propres dirigeants, que devons-nous penser nous, simples internautes qui "googlons" à longueur de journée? Les requêtes que nous adressons à Google lui donnent la capacité de savoir ce que nous voulons, elles alimentent ce que Battelle baptise "la base de données des intentions". Danger? Big Brother? Pour une compagnie qui s'est donnée pour devise "Don't be evil", la question mérite d'être posée. Sa palette d'applications va-t-elle nous rendre réellement la vie plus facile, en trouvant sur une plate-forme unique l'information utile, où et quand nous en avons besoin? Ou au contraire va-t-elle nous enserrer peu à peu dans sa toile? Francis Pisani, qui consacre un blog à l'ouvrage de Battelle, sur le site du Monde.fr, a posé la question à l'auteur. Google suit-il les traces de Microsoft? Google nous laisse le choix, à la différence de Microsoft qui ne laisse d'autre possibilité que d'utiliser ses outils, a répondu Battelle. Pour l'instant, il faut reconnaître que l'efficacité de la recherche sur Google n'incite guère à faire d'autres choix. A Google de savoir continuer à faire preuve de la même pertinence dans tous les champs qu'il aborde.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.