Rien ne va plus. Le groupe d'imagerie américain Eastman Kodak annonce aujourd'hui des résultats catastrophiques dans un contexte concurrentiel difficile. Le groupe n'a réussi à sauver les meubles que grâce à une forte progression de ses ventes d'appareils photos numériques.En effet, le chiffre d'affaires du groupe n'a progressé que de 5% sur un an à 3,5 milliards de dollars, dont 53% viennent de la branche numérique du groupe. Les revenus liés à cette dernière activité ont progressé de 47% à 1,9 milliard de dollars pendant que les ventes de produits traditionnels ont chuté de 20% à 1,6 milliard.Malgré ces mauvais chiffres, Antonio Perez, président du groupe, souligne que "nos revenus numériques dépassent nos activités traditionnelles pour la première fois, ce qui représente un fait marquant dans notre transformation vers le numérique". Certes, mais il reste que le groupe a du mal à réaliser son virage à 180 degrés vers le numérique.La perte d'exploitation de l'entreprise s'est élevée à 103 millions de dollars au troisième trimestre 2005, passant dans le rouge après un bénéfice d'exploitation de 3 millions un an plus tôt. Le numérique est resté dans le vert avec un résultat d'exploitation de l'ordre de 10 millions de dollars contre 6 millions un an plus tôt. Ce chiffre tient compte d'une réallocation de 18 millions de dollars de charges du numérique vers les activités traditionnelles, ainsi que 5 millions réinjectés dans l'activité numérique.Reste que le groupe a généré une perte nette de 1,03 milliard de dollars sur le trimestre. Cette perte tient compte de charges exceptionnelles de l'ordre de 900 millions de dollars pour restructuration et provisions pour impôts. Hors exceptionnels, le groupe a enregistré une perte nette de 129 millions de dollars contre un résultat net de 458 millions un an plus tôt.La restructuration en cours, visant à remplacer les activités traditionnelles de tirages photos sur pellicules par des activités numériques, coûte cher au groupe qui avait annoncé en juillet dernier la suppression de nombreux postes et la fermeture de plusieurs sites.Pour le reste de l'année, la société reste confiante et mise sur la saison des fêtes pour atteindre ses objectifs. "Comme nous l'avons dit lors de notre rencontre avec les investisseurs le 28 septembre, nous nous attendons à ce que plus de 40% du chiffre d'affaires numérique total du groupe soit réalisé au cours des quatre derniers mois de l'année", a rappelé Antonio Perez.Reste que les marchés sont sceptiques: après avoir perdu 9,5% en début de séance, le titre perdait encore 3,85% à mi-séance à 22,25 dollars.

latribune.fr

19 Oct 2008, 19:55

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