Vivendi Universal repart à l'offensive

Fini le temps où Vivendi était désavoué par la place financière de Paris. Le groupe de médias revient à présent en force dans le coeur des investisseurs et les résultats du premier semestre 2005 sont plus que bons. Comme l'a souligné en conférence de presse, Jean-Bernard Lévy, président du directoire, "je caractériserais cela simplement, ces résultats sont excellents".Le groupe a d'ailleurs indiqué vouloir faire de nouvelles acquisitions. Les cibles sont "peu nombreuses mais raisonnables" et porteront sur le développement des métiers en priorité, "tout en restant opportunistes pour de nouveaux développements". A titre d'exemple, Jean-Bernad Lévy a indiqué que le groupe allait être candidat à la reprise des 35% de Tunisie Télécom mis en vente par l'Etat tunisien.Sur les six premiers mois de l'année, le groupe a réalisé un chiffre d'affaires consolidé de 9,1 milliards d'euros contre 8,4 milliards un an plus tôt. En base comparable, le groupe a vu son chiffre d'affaires croître de 7%, la hausse étant de 8% à taux de change constant. Le résultat d'exploitation a quant à lui progressé de 34% à 1,9 milliard d'euros. Toutes les activités du groupe ont progressé de façon significative.Universal Music a vu son résultat d'exploitation croître de 178% à 142 millions d'euros. Cette performance vient de la hausse des marges réalisée grâce à la progression des ventes, qu'elles soient traditionnelles ou issues du téléchargement. Ce dernier type d'achat représente désormais 5% du chiffre d'affaires, ce qui augure de beaux jours pour la musique téléchargée. La bonne tenue des charges a aussi été améliorée par la baisse des coûts de restructuration, et cela en dépit d'une hausse des coûts de marketing.De même, la filiale de jeux du groupe, Vivendi Universal Games (VUG), a réussi son retour dans le vert. Le résultat d'exploitation, qui s'élève à 13 millions d'euros, est un succès face à la perte de 168 millions d'euros enregistrée un an plus tôt. Là encore, l'activité a profité des restructurations engagées l'an dernier, mais a surtout bénéficié du succès de World of Worldcraft, qui devrait continuer à être exploité et généralisé dans le monde. Désormais, le développement de cette filiale est possible et le groupe maintient l'objectif d'un résultat d'exploitation de 50 millions d'euros d'ici la fin de l'année pour cette activité.Petite faiblesse, la télévisionDans la télévision, le groupe Canal Plus atteint les objectifs visés, réalisant un bénéfice d'exploitation en ligne avec le budget. Malgré cela, le résultat d'exploitation s'inscrit en baisse à 170 millions d'euros, en repli de 13% sur le premier semestre 2004. Au deuxième trimestre, la baisse du résultat opérationnel atteint 45% par rapport à l'année précédente. Mais ce ralentissement est le résultat d'investissements du groupe et d'une politique commerciale et marketing agressive. Cette moindre performance de la filiale s'explique d'abord par le rachat des droits de retransmission de la ligue 1 de football qui représente un investissement important pour la chaîne. Mais cela lui permet aussi d'investir dans le recrutement de nouveaux abonnés. Ainsi, depuis le début de l'année, 1,1 million de nouveaux abonnés ont été recueillis, mais le coût individuel d'un abonné, d'environ 350 euros, reste un investissement non négligeable pour le groupe, l'abonnement étant offert pendant un an.Par ailleurs, le groupe mise aussi sur le développement du numérique et souhaite "numériser" sa base de clientèle d'abonnés à Canal Plus. Dans ce domaine, les investissements dans les nouvelles technologies (ADLS ou TNT) ont généré l'un des meilleurs trimestres pour Canal Sat, avec 25% de recrutements supplémentaires depuis le début de l'année. Au final, le groupe prévoit que le résultat d'exploitation s'élève à 250 millions d'euros d'ici la fin de l'année. Concernant les négociation avec Lagardère pour un échange de participations entre Canal Sat et Canal Plus, "les négociations sont en cours, mais il n'y a pas de dates butoir", a précisé encore Jean-Bernard Lévy.Enfin, les filiales télécoms du groupe continuent à voir leurs résultats d'exploitation progresser. SFR a vu son chiffre d'affaires croître, le coût d'acquisition et de fidélisations des clients demeurant stable, ce qui a permis au bénéfice d'exploitation de progresser de 12% à 1,3 milliard d'euros. La troisième génération de téléphonie semble rencontrer le succès attendu, puisque SFR recensait au 30 juin 300.000 abonnés 3G et cela devrait continuer. "Nous avons vocation à être les champions sur les multimédias mobiles", a indiqué Jean-Bernard Lévy, en expliquant les actions conjointes entre la téléphonie et les autres filiales du groupe.De son côté, Maroc Telecom a tiré profit du plan de restructuration initié fin 2004, accompagné par un chiffre d'affaires en hausse. Ces deux facteurs ont permis à la filiale marocaine de réaliser un bénéfice d'exploitation en hausse de 11% à 341 millions d'euros.Bref, Vivendi Universal confirme son redressement, avec un bénéfice net ajusté à 1,1 milliard d'euros en forte hausse par rapport aux 344 millions réalisés à la même époque l'an dernier. "Cette amélioration de 818 millions d'euros est essentiellement due à la croissance du résultat d'exploitation, à la réduction du coût de financement et la diminution de la charge d'impôt", explique le groupe. En effet, le coût de financement s'est élevé à 101 millions d'euros contre 273 millions un an plus tôt. Sur l'année le groupe prévoit de dépasser ses objectifs annoncés avec un résultat net ajusté d'au moins 1,8 milliard d'euros. Par ailleurs, Vivendi Universal confirme sa volonté de proposer un dividende de 50% du résultat net.Le cours du groupe terminait ce soir à Paris en léger repli de 0,50% à 25,92 euros.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.