Le bruit courait que l'entreprise était trop chère... A trois jours de l'introduction en Bourse d'Eutelsat, le groupe se range à l'avis des marchés et revoit à la baisse la fourchette de prix d'introduction ainsi que la taille maximale de l'offre. En effet, d'après nos informations, le groupe n'aurait pas réussi à remplir son carnet d'ordres avant la fixation de son prix d'introduction, attendue pour jeudi. Le groupe aurait ainsi placé seulement 40% de son offre. Une situation l'obligeant de fait à revoir ses prétentions à la baisse.Désormais, la fourchette indicative de prix est fixée entre 12 et 13,80 euros, soit 20% en dessous de la fourchette initiale. L'offre est désormais uniquement composée d'une augmentation de capital pour un montant global de 860 millions d'euros minimum. Ainsi, les actionnaires existants ne cèdent finalement pas d'actions, contrairement à ce qui était prévu. Ce sera donc 33% du capital qui sera introduit vendredi prochain sur le marché. Mais l'offre qui devait se terminer ce soir, a été prolongée jusqu'à jeudi 27 octobre.En effet, initialement, l'entreprise devait lever entre 1,2 milliard d'euros et 1,6 milliard si toutes les options étaient exercées. La fourchette de prix d'introduction était ainsi fixée entre 15,25 et 17,75 euros par action, ce qui valorisait l'entreprise à près de 3 milliards d'euros, en milieu de fourchette. Or, la semaine dernière une étude publiée par UBS fixé un objectif de cours à 12 mois à 14,80 euros par action. Par ailleurs, la banque suisse notait qu'au prix moyen de la fourchette indicative, Eutelsat présentait une prime de 24% par rapport à son principal concurrent européen, SES Global, prime qui selon l'analyste ne se justifie pas.Même si "Eutelsat semble une entreprise solide", SES Global "offre de meilleures perspectives de croissance, une exposition plus élevée à la télévision HD en plein développement, un retour sur capitaux employés supérieur, et une meilleure visibilité", juge UBS. En tout cas pour l'instant, elle n'a pas reporté la date de son entrée en Bourse, prévue pour vendredi. Mais le secteur des satellites est habitué à de tels contretemps, puisque cette révision à la baisse avait déjà eu lieu sur d'autres opérateurs comme PanamSat ou encore New Skies.

latribune.fr

19 Oct 2008, 19:56

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