Redressement du commerce extérieur en mai

Toujours dans le rouge, la balance commerciale française a tout de même réduit son déficit en mai, à 1,25 milliard d'euros, contre 2,9 milliards d'euros en avril, selon le dernier chiffre révisé. A l'origine de cette amélioration: le rebond des exportations qui ont dépassé les 30 milliards d'euros en données corrigées des variations saisonnières. Dans le même temps, les importations ont quand même crû de 2,4% en glissement annuel à 32,1 milliards d'euros.Après le rebond de l'activité industrielle dévoilé hier par l'Insee, ces chiffres pourraient conforter les prémices d'une amélioration conjoncturelle. "La relance généralisée des exportations est particulièrement prononcée, après deux mois en demi-teinte", tandis que "l'accroissement des importations industrielles se poursuit à un rythme plus modéré et que la facture énergétique reste élevée", commentent les Douanes dans leur communiqué.Reste que cette amélioration est à relativiser. Tout d'abord, elle constitue une correction après les mauvais chiffres du mois précédent. Ensuite, le commerce extérieur a largement profité au mois de mai des ventes d'Airbus. 18 appareils ont été vendus ce mois là, pour 1,19 milliard d'euros. Les Douanes notent qu'"au total, les résultats cumulés des cinq premiers mois de l'année s'inscrivent en nette relance par comparaison avec 2003 et 2004". A noter aussi, la bonne tenue des exportations dans les branches de l'équipement professionnel et de l'industrie automobile, marquée par la reprise des ventes de véhicules. "Mais il s'agit de secteurs très cycliques", modère l'économiste Nicolas Bouzou chez Xerfi.Par secteur géographique, les ventes progressent "à la fois vers l'Union européenne et les pays tiers", précisent aussi les Douanes. "Le recul de l'euro face au dollar n'a pas eu d'impact sur le commcerce extérieur en mai", commente aussi Nicolas Bouzou. La baisse de la monnaie européenne - en recul de 10% depuis le début de l'année - pourrait commencer à faire sentir ses effets cet été. Les industriels interrogés par l'Insee hier ont d'ailleurs souligné que leurs carnets de commandes avec l'étranger avaient enregistré une légère amélioration en juin.Au final, "la France fait toujours face à un grave problème de compétitivité", se désole Nicolas Bouzou. Et l'amélioration du commerce extérieur ne sera de toutes façons pas suffisante pour soutenir la croissance cette année. La Banque de France table toujours sur croissance de 0,5% au deuxième trimestreEstimation inchangée pour la Banque de France qui a laissé à 0,5% sa prévision de croissance pour le deuxième trimestre. L'acquis de croissance pour 2005 serait de "+1,4%" à la fin du deuxième trimestre. En outre, l'indicateur du climat des affaires dans l'industrie pour juin est resté à 102, comme en mai. "L'activité industrielle a faiblement progressé en juin, après deux mois consécutifs de hausse plus soutenue", selon les chefs d'entreprise interrogés par la banque. Les opinions sur les perspectives d'activité sont "globalement prudentes", modère aussi la Banque de France.
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