Vodafone investit 4,55 milliards de dollars en Turquie

La course aux relais de croissance continue pour Vodafone. Le premier opérateur mondial de téléphonie mobile a remporté le rachat du deuxième opérateur turc Telsim. Prix de l'acquisition: 4,55 milliards de dollars. Pour ce dernier round, le Britannique était en lice avec trois autres candidats: le Koweïtien MTC qui avait proposé 4,53 milliards de dollars, l'Egyptien Orascom et Emaar de Dubai. Le Russe Sistema et Etisalat des Emirats arabes unis avaient été éliminés avant l'ouverture de l'appel d'offre en raison de propositions trop basses. Avant eux, France Télécom s'était retiré de la course. Le prix de vente minimum avait été estimé à 2,8 milliards de dollars. Cette vente s'inscrit dans le programme de privatisations lancé par l'Etat turc pour attirer les investisseurs. L'intérêt pour les actifs turcs s'est intensifié après la confirmation de l'ouverture prochaine de négociations pour l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne. Avec une croissance de 10% en 2004, la Turquie est en plein boom économique.Si Vodafone est prêt à ouvrir autant les cordons de la bourse, c'est qu'il mise beaucoup sur le juteux potentiel du marché turc. Dans un pays où 47% de la population a moins de 25 ans, le taux de pénétration de la téléphonie mobile est d'à peine 53%. Et ce sur un marché qui compte 72 millions d'habitants. Numéro 2 du marché, Telsim compte 9 millions d'abonnés. Le numéro 1 Turckcell détient 26,7 millions d'abonnés, soit une part de marché de 64%. Ses clients dépensent chaque mois 15 dollars contre 11 dollars pour Telsim. Vodafone acquitte ainsi 500 dollars par utilisateur, bien moins que les 1.250 dollars payés par Telefonica pour racheter le numéro 1 britannique O2.Vodafone devra consacrer un milliard de dollars supplémentaires à Telsim à courte échéance. L'opérateur turc devrait accuser une perte nette sur le court à moyen terme. Dans un premier temps, l'opération aura un impact sur le bénéfice par action de Vodafone mais n'influencera pas le programme de rachat d'actions ni les notes de crédit du groupe.Confronté à la saturation croissante des pays les plus industrialisés, Vodafone, qui a délibérément choisi de ne pas se lancer dans la téléphonie fixe pour multiplier les offres, est bien obligé de trouver des relais de croissance. D'où des annonces en rafales ces derniers mois. Depuis octobre, Vodafone a fait savoir qu'il voulait porter sa participation dans l'opérateur sud-africain Vodacom en injectant 2,4 milliards de dollars. Il s'apprête également à reprendre 10% de l'Indien Bharti Tele-Ventures pour 1,5 milliard de dollars. Au printemps, il annonçait la reprise des opérateurs roumain MobiFon et tchèque Oskar Mobile pour 3,5 milliards d'euros.A Londres, le titre Vodafone perd 3,54% en fin de journée.
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