Entrée en Bourse morose pour le groupe de BFM et RMC

Un rendez vous manqué? C'est vendredi matin que les actions de NextradioTV étaient négociables sur l'Eurolist d'Euronext. Propriétaire des radios RMC et BFM, de la chaîne de télévision numérique terrestre BFM TV et de la régie publicitaire RMC Régie, NextradioTV a placé environ 3,9 millions de titres sur le marché, à 19 euros.Situé dans le milieu de la fourchette indicative, comprise entre 17,55 et 20,40 euros, le cours d'introduction n'a pas séduit les investisseurs. En effet, le titre Nextradio cotait ce matin à 9h25, 18,21 euros soit une baisse de près de 4,10%, même pas une demi-heure après son introduction en Bourse. Et le titre a continué sa chute, mais limité la casse avec une clôture à 18,55 euros en baisse de 2,37% par rapport au cours d'introduction.L'opération s'est accompagnée par une augmentation de capital de 1,28 million de titres. Dans l'ensemble, elle a rapporté à NextradioTV 108 millions d'euros. Une option de sur-allocation allant jusqu'à 15% de l'offre initiale est également proposée, portant sur 592.729 actions supplémentaires. De quoi permettre, en tout état de cause, le financement du lancement de la chaîne BFM TV. Les chefs de file de l'opération sont les banques BNP Paribas, JP Morgan Cazenove et CM-CIC Securities.Au terme de l'introduction, 36% du capital de NextradioTV va être coté. De son côté, Alain Weill, fondateur du groupe et de ses filiales, détiendra 35% du capital de la société (Alain Weill possédait 39% du capital avant introduction en Bourse). Les managers auront pour leur part en leur possession 2% du capital. Quant à Alpha Radio BV, qui était actionnaire à hauteur de 55% de NextradioTV avant l'introduction en Bourse, elle voit sa participation ramenée à 24%. Le solde du capital sera détenu par "d'autres actionnaires", c'est à dire la principauté monégasque à hauteur de 1,6 % et Financière Pinault à hauteur de 1,4 %.Afin de garantir une certaine stabilité du titre dans les premiers mois de cotation, des périodes de "lock-up" ont été instaurées: l'émetteur ne pourra ainsi se défaire de ses titres avant six mois. De même, un lock-up interdit à Alpha Radio BV et Alain Weill de céder leurs titres sur le marché avant un délai de neuf mois.Cette introduction en Bourse permet au groupe de médias de poursuivre son développement et de financer notamment le lancement de la chaîne BFM TV. Ainsi, NextradioTV compte "consolider sa position de quatrième pôle de radios commerciales français", "faire de BFM TV la chaîne gratuite d'informations générales leader sur les CSP+ " et "développer des activités complémentaires dans l'Internet et les terminaux mobiles en s'appuyant sur les marques, les savoirs faire et les contenus du groupe".Reste qu'à ce prix d'introduction, l'opération ne semble pas séduire du tout les investisseurs. En effet, les multiples de valorisation de NextradioTV laissent songeurs: le PER 2004 du groupe s'établit en effet à 172,3. Pour 2005, le PER atteint 102,9. Pour sa part, le grand concurrent coté de NextradioTV, NRJ Group, voit son titre s'échanger 21,7 fois son bénéfice net 2004 et 40,4 fois son bénéfice net 2005... "Cet écart s'explique par la situation de retournement du Groupe qui enregistre une forte croissance de son résultat", explique toutefois NextradioTV dans son document d'introduction.En 2004, NextRadioTV a en effet enregistré un chiffre d'affaires de 31,7 millions d'euros, contre 8,5 millions d'euros en 2001 et 13,3 millions d'euros en 2002. Pour sa part, le bénéfice opérationnel du groupe atteint 1,9 million d'euros en 2004 contre une perte opérationnelle de 9,8 millions d'euros en 2002. Enfin, le bénéfice net du groupe s'est établi à 1,7 million d'euros en 2004, contre une perte nette de 7,2 millions d'euros en 2002.
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