Les premières commandes affluent au salon du Bourget

Grand raout de l'industrie aéronautique, le salon du Bourget a été inauguré lundi matin par Jacques Chirac. Bien entendu, l'A380 d'Airbus a été l'objet de tous les honneurs. Le chef de l'Etat est monté à bord du plus gros avion du monde et s'est félicité de cette "réussite européenne". Il devait assister ensuite à la première démonstration publique en vol de l'A380. Jacques Chirac, qui a été accueilli par les ministres de la Défense Michèle Alliot-Marie et des Transports Dominique Perben, ainsi que par le PDG de Dassault Aviation Charles Edelstenne, a salué plusieurs dirigeants étrangers présents au Bourget. Il s'est notamment entretenu avec le cheikh Khaled bin Sultan, vice-ministre de la Défense d'Arabie saoudite, à qui il a assuré que la France soutenait l'intégration de l'Arabie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Il a également salué le Premier ministre ukrainien, Mme Ioulia Timochenko, en visite pour trois jours en France. Au terme d'une visite de deux heures et demie, Chirac a assisté à une démonstration en vol de l'avion d'affaires Falcon 7X de Dassault Aviation, de l'avion de combat Rafale, et au dernier "posé" public du Mirage IV. En parallèle, la course aux commandes d'avions a commencé. Qatar Airways a entamé les hostilités en annonçant une grosse commande qui va bénéficier à la fois à Airbus mais aussi à Boeing. La compagnie aérienne compte acheter 60 A350 pour un total de 10,6 milliards de dollars. Concernant les avions long courrier de moyenne capacité, elle fait donc la part belle au groupe français. "L'A350 d'Airbus a été choisi au détriment du B787 de Boeing après une analyse approfondie", a expliqué le PDG de la compagnie Akbar al Baker, précisant que les "commandes fermes" étaient "imminente". Les appareils seront livrables entre la mi-2010 et 2015. Mais Qatar Airways n'a pas oublié Boeing, auquel elle a commandé "au moins" 20 B777, livrables entre 2007 et 2010. Montant de la transaction: 4,6 milliards de dollars.Concernant l'A380, Aibus a d'ores et déjà assuré qu'une nouvelle commande serait annoncée. C'est ce qu'a annoncé son vice-président exécutif Philippe Delmas. L'avionneur européen a jusqu'ici reçu 154 engagements d'achat pour l'A380 venant de 15 compagnies aériennes, dont 144 commandes fermes. Force est de constater qu'au delà du spectacle, le salon reste placé sous le signe de l'agitation que connaît l'industrie européenne actuellement. Ainsi, lors d'une conférence de presse, l'italien Finnmecanica a confirmé être toujours intéressé par des accords avec l'industrie française de la défense. "Nous attendons des décisions du gouvernement français, nous attendons de nouveaux développements", a précisé son président et administrateur délégué, Pier Francesco Guarguaglini. Ces affirmations sont à mettre en relation avec l'annonce la semaine dernière par Dassault Aviation de son intention de céder les 5,7% qu'il détient dans le capital de Thales. Le groupe d'électronique pourrait s'associer à Alcatel et à l'italien Finmeccanica pour créer un concurrent d'EADS.Autre sujet de dissension, les aides publiques dans l'industrie qui ont poussé les deux premiers constructeurs mondiaux Airbus et Boeing à porter plainte devant l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Comme prévu, Américains et Européens ont bloqué réciproquement les demandes de règlement faites auprès de l'organisation. De nouvelles demandes pourront être déposées lors d'une prochaine réunion d'ici dix jours. Et cette fois les parties ne pourront s'opposer à la demande d'arbitrage et les groupes spéciaux, composés de trois ou cinq arbitres, seront automatiquement mis en place. Le différend entre les deux géants de l'aéronautique pourrait durer au moins jusqu'en 2006, voire plusieurs années. Reste qu'Airbus s'est senti obligé de préciser qu'il n'avait pas besoin d'aides d'Etat pour lancer l'A350, mais "ne crachera pas dessus", a lancé lundi le président de l'avionneur européen, Noël Forgeard. Réunis au Bourget, les ministres des Transports des quatre pays européens représentés au capital d'Airbus n'ont toujours pas pris de décision concernant ces aides. Enfin, autre événement à ponctuer cette première journée, le coup d'envoi donné au programme européen de recherche mené par Dassault Aviation sur un avion de combat sans pilote. Une maquette grandeur nature de ce futur drone de combat, dénommé Neuron et ressemblant à une énorme chauve-souris noire tout droit sortie d'un film de science-fiction, a été dévoilée lors de la visite du président de la République sur le stand de l'avionneur français.
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