Jeu vidéo : Villepin promet la mise en oeuvre prochaine du crédit d'impôt

Réclamé à cor et à cri par l'industrie depuis plus d'un an, le crédit d'impôt sur le jeu vidéo verra-t-il le jour? Il semble que ce projet au long cours soit enfin en bonne voie. Après les assurances données par le ministre délégué à l'Industrie François Loos et son homologue de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres en novembre, les éditeurs viennent de recevoir un soutien de poids. Le premier ministre Dominique de Villepin, accompagné du ministre de la Culture, a fait une visite ce vendredi successivement dans les locaux de Quantic Dream, logés dans le 20ème arrondissement à Paris, puis dans ceux d'Ubisoft à Montreuil. Il a saisi cette occasion pour confirmer l'instauration d'un crédit d'impôt pour 2006 en échange de créations d'emplois. Les industriels se seraient d'ores et déjà engagés à créer un certain nombre de postes en fonction de l'enveloppe globale du crédit d'impôt, qui devrait atteindre 30 millions d'euros. Pour ce montant, entre 800 et 1.000 emplois pourraient être créés. Pour voir le jour, ce mécanisme financier doit d'abord être avalisé par Bruxelles, ce qui constitue le point le plus délicat. En effet, la Commission est toujours réticente à accorder des mesures qui peuvent s'assimiler à de l'aide indirecte. Les visites auprès des instances européennes faites par les divers lobbyistes et membres du gouvernement ont ainsi commencé en début d'année. Sur ce thème, le premier ministre Dominique de Villepin semble avoir obtenu quelque assurance. "Je souhaite que nous puissions très rapidement transcrire sur le plan législatif cet accord qui se dessine avec la Commission", a-t-il précisé vendredi. Il a officiellement demandé à Renaud Donnedieu de Vabres de transmettre la proposition à Bruxelles d'ici le 15 décembre prochain. Le crédit d'impôt porterait sur 35% des dépenses globales de création, décomposées en fonction des coûts salariaux directs de production et des dépenses d'infrastructures (coûts administratifs, frais généraux...). "Une enveloppe de 30 millions d'euros permettrait la création de 10 à 15 projets par an, pour des montants allant de 2 ou 3 à 10 millions d'euros", explique un conseiller d'Ubisoft. Sachant que l'aboutissement d'un projet prend au moins deux ans. "Créer un jeu en France coûte 30% plus cher qu'aux Etats-Unis et 60% de plus qu'au Canada", explique-t-il aussi. De fait, tous les grands éditeurs de jeux, Electronic Arts en tête mais également le Français Ubisoft, possèdent de grands studios au Canada, où le montant des premiers crédits d'impôts atteignait 50%, un taux ramené depuis à 37,5%. En France, des dispositifs d'aide existent déjà, comme "le fonds d'aide à l'édition multimédia" et "le réseau de recherche et d'innovation en audiovisuel et multimédia". Mais les montant en jeu ne dépassent pas quelques millions d'euros.
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