Après BBVA, ABN-Amro lance son offensive en Italie

BBVA a ouvert une brèche... et ABN-Amro s'y est rapidement engouffré. Alors que la banque espagnole a lancé mardi une offre sur la BNL (voir ci-contre), le Néerlandais a lui-aussi décidé de passer à l'offensive en proposant ce mercredi de racheter une autre banque italienne, Antonveneta.Si BBVA a choisi le principe de l'échange d'actions, ABN-Amro a pour sa part annoncé qu'il allait payer les actionnaires d'Antonveneta en cash. Il propose 25 euros par action, valorisant la cible à 7,2 milliards d'euros. ABN-Amro détenant déjà près de 13% du capital, il n'aura en fait à débourser que 6,3 milliards d'euros.Une partie de l'opération sera financée par l'émission de 135 millions d'actions nouvelles. Selon le communiqué publié à l'occasion, l'offre d'achat débutera le 15 avril prochain, c'est-à-dire à l'échéance du pacte d'actionnaires actuel. L'action Antonveneta a rapidement réagi, gagnant 6,38% en fin de séance. Quant au titre ABN-Amro, il cédait au même moment 4,67%.Mais comme dans le cas de BBVA, ce ne sont pas tant les détails financiers que les aspects symboliques de l'affaire qui risquent de faire parler. A l'image de son homologue espagnol, l'établissement néerlandais ose par son annonce braver Antonio Fazio, le gouverneur de la banque d'Italie, fermement opposé à ce que les banques du pays passent dans des mains étrangères.Antonio Fazio compte dans son pays plusieurs défenseurs, dont le chef du gouvernement Silvio Berlusconi. Mais il doit aussi composer avec Bruxelles, qui veille à éviter les excès de protectionnisme, ainsi qu'avec son ministre de l'Economie, Domenico Siniscalco. Bien que reconnaissant la popularité de la notion d'italianité des banques transalpines, ce dernier a en effet souligné que cet argument était désormais "indéfendable en Europe".Il semble en tout cas difficile pour Antonio Fazio de trouver une alternative nationale rapide. Car aucun chevalier blanc ne s'est pour l'instant manifesté. Tout donne donc à penser que le gouverneur devra lâcher du lest. Mais, selon certains observateurs, il ne s'agirait que d'un repli tactique. La BNL et Antonveneta ne sont que les sixième et neuvième banques du pays. Antonio Fazio pourrait donc choisir de donner satisfaction à Bruxelles sur ces deux dossiers pour mieux défendre les grandes banques italiennes.
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