Warner Music moins ambitieux pour son introduction

Un rabais de dernière minute de 23% à 30%: c'est le geste que vient de consentir Warner Music aux investisseurs en vue de son introduction. Le prix de l'entrée en Bourse du quatrième éditeur mondial de musique a en effet été fixé à 17 dollars l'action, alors que la fourchette initiale était de 22-24 dollars.Le groupe ne devrait donc lever que 554 millions de dollars au lieu des 750 millions initialement prévus. Des fonds qui seront affectés au désendettement. De même, l'affaire pourrait se révéler moins bonne qu'espéré par les actionnaires qui ont programmé une cession de titres à l'occasion de l'introduction. En 2003, le consortium emmené par Edgard Bronfman, avait racheté Warner Music sur une base de valorisation de 2,6 milliards de dollars. Le prix de 22-24 dollars pouvait leur laisser espérer une sortie à une valorisation voisine de 3,4 milliards de dollars. Mais à 17 dollars par action, la valorisation reste finalement à ses niveaux de 2003.Cependant, le groupe n'avait certainement pas le choix. En modérant ses prétentions, il n'a fait que se ranger à l'avis des experts qui jusqu'ici avaient jugé le prix demandé un peu exagéré. "Nous pensons que la fourchette de prix 22-24 dollars est trop élevée et nous ne conseillons pas de participer à l'entrée en Bourse à ce niveau", n'avait pas hésité à lancer Richard Greenfield, de la firme d'investissements Fulcrum Global Partners.Pour beaucoup d'observateurs, le prix devait se situer sous les 20 dollars. Une évaluation justifiée par deux facteurs. D'abord, les dernières introductions qui ont eu lieu à Wall Street ont connu des résultats mitigés. Si la semaine passée a par exemple été la plus active du trimestre sur le marché primaire (1,5 milliard de dollars de fonds levés), les introductions ont eu lieu en bas de fourchette, voire en-dessous du prix indicatif. L'autre argument utilisé est plus propre à l'activité du groupe. Pour Richard Greenfield, il y a évidemment "des risques inhérents à évaluer ce que seront les revenus de l'industrie à ce stade du cycle de transformation vers le numérique". Autrement dit, difficile de prévoir quelles seront les perspectives face au piratage de CD ou au téléchargement illégal. Un chiffre plaidait notamment en faveur des investisseurs voulant faire pression sur le prix. Si Warner Music a affiché un bénéfice de 36 millions de dollars au quatrième trimestre 2004 grâce à la restructuration imposée par Edgard Bronfman, les revenus du groupe ont reculé de 7,6%.D'ailleurs, malgré les concessions de dernière minute du groupe, le marché maintient sa méfiance. Pour ses premiers échanges à New York, l'action trébuche de 2,35% à 16,60 dollars.
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