Le site Web de la SNCF remplace peu à peu les vendeurs dans les gares

La SNCF voit son avenir sur Internet en rose. Son site Voyages-SNCF, co-détenu avec l'Américain Expedia, a dévoilé aujourd'hui des résultats en forte hausse au titre de l'année 2004. Son volume d'affaires est ressorti en progression de 71% à 784 millions d'euros, grâce à une croissance de 74% de la vente de billets de train. Cette dernière activité pèse 82,6% du chiffre d'affaires de l'agence de voyages en ligne. Dans cet ensemble, les offres Prem's (billets de train à prix réduits) et Dernière Minute de la SNCF ont représenté 19% des ventes. Le bénéfice du site a atteint 9,5 millions d'euros l'année dernière. Voyages-SNCF compte bien poursuivre sur cette voie et attend une nouvelle hausse de ses ventes de 59% cette année, soit un volume d'affaires de 1,26 milliard d'euros. Toujours grâce au train. Le résultat devrait stagner en raison d'une baisse des commissions de la SNCF et des compagnies aériennes.La tendance est donc claire: Internet devient un canal de distribution privilégié de la compagnie ferroviaire, qui y trouve là un gisement d'économies important. Le volume d'affaires généré sur le site représente désormais 12,2% des ventes totales de la SNCF, contre 7,5% en 2003. Et sur ces ventes, seules 38% nécessitent l'intervention d'un vendeur, le reste des billets étant édité automatiquement par les internautes.En parallèle, la vente à distance par téléphone, qui pèse actuellement la moitié des ventes sur le Net, décroît à toute allure. "Elle devrait baisser de quelques points cette année", explique à La Tribune Mathias Emmerich, patron du site. Globalement, en utilisant Internet, la SNCF se passe de plus en plus de vendeurs. "En 2005, les ventes en gare seront quasi-plates. Donc en tout, 11,4% du volume d'affaires ne passera plus par un vendeur en 2005, soit 4,1 points de plus qu'en 2004", explique aussi Mathias Emmerich. "Les baisses d'effectifs de 2003 et 2004 de la SNCF vont ainsi se poursuivre". C'est ce potentiel de vente que le site tente d'exploiter au maximum en multipliant les campagnes de communication et de promotion.De fait, le côté pratique attire. Le site, plus orienté vers les "seniors" que la moyenne d'Internet, assure avoir conquis l'an passé 1,7 million de nouveaux clients. Autre défi du site: être reconnu comme une agence de voyage à part entière. Evidemment, pour l'instant, les ventes d'hôtels, de billets d'avions et de locations de voiture restent inférieures à celles du train. Elles ont quand même généré un volume d'affaires de 156 millions d'euros l'an passé (+56%), un taux de croissance moins important que celui du train. "On a fait moins bien car la compétition est ardue et nous avons moins poussé cette activité au second semestre au niveau promotionnel", explique le patron du site. Pour 2005, Voyages-SNCF espère 200 millions d'euros de son activité hors-train. "Nous espérons que ceux qui viennent d'abord pour le train nous ferons après confiance pour d'autres types de voyages. Nous voulons être un voyagiste généraliste, même si bien sûr on vend plus facilement des billets pour la France ou l'Europe que pour l'Asie".Quant à ses relations avec Expedia, Voyages-SNCF se montre serein. Il faut dire que la société américaine, débarquée sur le marché français grâce à un partenariat avec le groupe ferroviaire, s'est lancée parallèlement en solo dans l'Hexagone l'an dernier. Du coup, Lastminute a accusé les deux sites de se livrer à des pratiques anti-concurrentielles et a porté l'affaire devant le Conseil de la concurrence. Si le Conseil a rejeté ses demandes de mesures conservatoires, il a toutefois reçu la saisine du site de voyages britannique, et doit rendre une décision sur le fond. "Nous sommes en concurrence directe avec Expedia.fr, tout ce qu'ils nous apportent, c'est leur technologie. Nous pouvons proposer des offres plus concurrentielles que les leurs", explique le patron de Voyages-SNCF. Aucun lien donc entre les deux sociétés, affirme-t-il, mis à part un patron d'Expedia Europe qui siège au conseil d'administration de GL Expedia, détenu à 51,1% par la SNCF et 48,9% par Expedia et qui gère la partie agence en ligne de Voyages-SNCF.
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