"La priorité de France Télécom reste le désendettement"

latribune.fr- Le rachat de l'opérateur téléphonique espagnol Amena est-il le point de départ d'une nouvelle phase d'expansion pour France Télécom?Jean-Michel Salvador- L'acquisition d'Amena est sans aucun doute une belle opportunité. Même si son prix (6,4 milliards d'euros) reflète une opération de taille moyenne, ce rachat est stratégique pour France Télécom qui entre ainsi à la troisième place sur le marché de la téléphonie mobile derrière Telefonica et Vodafone. Mais nous ne souhaitons pas que France Télécom se lance dans des acquisitions tous azimuts. Le groupe peut éventuellement procéder à des rachats ponctuels, comme dans les pays de l'Est par exemple. Mais il ne doit, en aucun cas, se développer massivement comme il l'a fait auparavant. La priorité du groupe reste le désendettement.A ce propos, quel est aujourd'hui l'état de sa dette et quand atteindra-t-elle un niveau acceptable aux yeux du marché?Fin 2002, alors que France Télécom était au plus mal, sa dette s'élevait à 70 milliards d'euros et représentait alors quatre fois son excédent brut d'exploitation (EBE). Aujourd'hui, la dette de l'entreprise est de 45 milliards d'euros pour deux fois et demi son EBE (18,5 milliards d'euros en 2004), ce qui est un niveau relativement correct. Pour le marché, l'objectif serait d'atteindre un endettement d'environ 35 milliards d'euros, soit deux fois son EBE. Une fois à ce niveau, France Télécom pourrait envisager des acquisitions de plus grande envergure à l'horizon 2007/2008.Quel intérêt recherche France Télécom avec sa stratégie de "convergence"?Cette politique de "convergence" consiste à réunir les différents métiers de l'opérateur sous une seule et unique marque. France Télécom souhaite que ses trois activités principales (téléphonie fixe, mobile et Internet) convergent entre elles. L'idée est d'offrir aux clients une offre globale. Concrètement, un foyer pourrait, par exemple, souscrire un abonnement comprenant le téléphone fixe et l'Internet tout en y associant des communications à tarifs préférentiels entre le fixe et certains mobiles. Le but final est de fidéliser le client grâce à plusieurs services.Quelle est la problématique à résoudre pour France Télécom dans les années à venir?France Télécom doit combiner la croissance et le soutien de la rentabilité. Le groupe promet 3% à 5% de croissance annuelle mais il doit également conserver ses taux élevés de marges brutes qui s'élèvent aujourd'hui à 40%. Il est indispensable pour France Télécom de préserver ces niveaux qui lui permettent de se maintenir à niveau par rapport à ses concurrents européens. De cette manière, le groupe pourra dégager suffisamment de cash-flow pour investir plus tard. En tout état de cause, France Télécom devra continuer à comprendre l'évolution du marché des télécoms afin d'être en mesure de conserver sa position de grand opérateur européen. Comment voyez-vous l'évolution de la valeur de France Télécom?Le titre est clairement sous-valorisé en Bourse à l'image de tout le secteur européen des télécoms. Il y a encore un sentiment de peur de l'avenir pour ce marché. Mais avec les objectifs de croissance donnés par le groupe et les bons niveaux de rentabilité qu'il affiche, nous estimons que le titre France Télécom devrait atteindre 30 euros alors qu'il ne cote que 25,50 euros.
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