Ubisoft négocie avec des partenaires face à la menace d'Electronic Arts

L'heure est décidément à la mobilisation générale chez Ubisoft pour contrer la menace d'Electronic Arts. Le PDG de l'éditeur de jeux vidéo, Yves Guillemot, a confirmé ce vendredi avoir engagé des négociations avec différents partenaires potentiels, négociations qui devraient aboutir "assez vite".Interrogé sur la radio BFM, Yves Guillemot a affirmé que, depuis l'irruption d'Electronic Arts dans son capital - le leader mondial du secteur a acheté 19,9% des actions Ubisoft le 20 décembre dernier - "toutes les entreprises du secteur" regardent son groupe. En effet, l'irruption d'Electronic Arts chez Ubisoft montre que ce dernier "peut passer de 26% à 33% du marché du jeu vidéo, et creuser l'écart avec les entreprises suivantes". D'où l'intérêt manifesté, selon Yves Guillemot, envers son groupe par les autres acteurs du secteur.Si Ubisoft a donc bien engagé des "négociations", sur lesquelles son patron est demeuré discret, le groupe continue malgré tout à "privilégier l'indépendance, qui est pour Ubisoft le meilleur moyen de créer de la valeur". Reste que, de l'aveu même de son patron, Ubisoft "ne sera plus ce qu'il était avant le 20 décembre. Nous aurons à travailler avec des acteurs, qu'ils soient industriels ou financiers".Maintien de l'indépendance, négociations avec des partenaires, les propos d'Yves Guillemot peuvent sembler quelque peu contradictoires. D'autant que le patron d'Ubisoft ne semble pas écarter non plus complètement l'hypothèse de discussions avec Electronic Arts lui-même. Jeudi soir, en effet, il avait affirmé "avoir eu des contacts avec EA. Mais nous sommes toujours dans l'expectative sur leurs intentions". Des propos qui semblent montrer que le groupe français n'est pas complètement fermé à toute discussion.Le groupe semble bien, en fait, n'écarter aucune hypothèse. Si bien que son PDG s'emploie également à faire monter les enchères. Selon lui, le cours actuel de l'action sous-évalue nettement le groupe. Sur la base des multiples de calculs relevés lors des récentes acquisitions dans le secteur, la valeur d'Ubisoft serait d'au moins 35 à 37 euros par action, en comptant uniquement la valeur des studios et des marques, estime-t-il. Et ce n'est pas tout: en prenant en compte le réseau de distribution mondial du groupe et sa participation dans Gameloft, société spécialisée dans les jeux sur téléphones portables, on arriverait à une fourchette de 40 à 42 euros par action... Le titre se traite actuellement un peu en dessous de 30 euros.Yves Guillemot veut d'autant plus faire monter les prix qu'il se dit confiant dans les perspectives de son groupe. Jeudi soir, Ubisoft a certes publié un chiffre d'affaires de son troisième trimestre 2004-2005 (clos en décembre) en repli de 18% par rapport à un an plus tôt, à 186 millions d'euros. Mais il a par la même occasion confirmé ses objectifs pour 2004-2005.Le groupe prévoit de réaliser un chiffre d'affaires supérieur à 220 millions d'euros pour son quatrième trimestre 2004-2005, mais aussi d'afficher une croissance de 10% de son chiffre d'affaires pour l'ensemble de l'exercice clos en mars (voir ci-contre).Surtout, il anticipe une accélération de sa croissance et de sa rentabilité pour son exercice 2005-2006. "Ubisoft est bien en ligne pour réaliser ses objectifs de l'année et connaîtra une excellente année 2005-2006", affirme le communiqué du groupe. L'éditeur prévoit d'ailleurs une croissance "d'au moins 12%" de son chiffre d'affaires, à plus de 600 millions d'euros sur l'exercice prochain. Le résultat d'exploitation, quant à lui, devrait être "supérieur à 55 millions d'euros".Vendredi, la perspective de voir de grandes manoeuvres se déployer autour d'Ubisoft profite à l'action. A la clôture, elle gagne 6,13% à 29,61 euros. Depuis un an, elle a pris 35%.
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