Vincent Bolloré s'impose au conseil d'administration d'Havas

Vincent Bolloré a remporté une franche victoire après onze mois de lutte visant à forcer la porte d'Havas. A l'occasion de la très attendue assemblée générale des actionnaires, Vincent Bolloré vient d'accéder au conseil d'administration de la société, une décision votée par les actionnaires de l'entreprise. Trois autres de ses alliés, Marc Bobon, Thierry Marraud et Cédric de Bailliencourt, ont également été désignés pour siéger au conseil du groupe de publicité. Le vote des actionnaires aura donc largement donné raison à Vincent Bolloré, qui possède plus de 20% du capital du groupe de publicité et va clairement à l'encontre du président d'Havas Alain de Pouzilhac. Ce dernier sort indéniablement affaibli du vote des actionnaires. Reste à savoir comment vont s'organiser les relations entre les deux hommes, qui sont à couteaux tirés depuis l'entrée de Bolloré Investissement dans Havas. Pour l'instant, les échanges sont courtois, mais pourraient augurer de certains changements. "La démocratie actionnariale a fonctionné, on ne peut que s'en féliciter. J'en tirerai, moi, les conséquences qui s'imposent", a déclaré Alain de Pouzilhac à l'issue du vote, sans plus de précision.Le patron d'Havas compte-il partir? Pour l'instant, le patron ne fait pas de commentaire sur son éventuelle démission. Poli, Vincent Bolloré se défend de vouloir pousser le PDG dehors. "Je ne souhaite pas son départ mais s'il devait partir, Havas continuera", a-t-il affirmé. "C'est à la direction de tirer les conséquences. Je pense qu'Alain de Pouzilhac a été très correct aujourd'hui mais il a organisé un système du tout ou rien. Moi je demandais une représentation proportionnelle". Une façon donc de rappeler quand même son désaccord profond avec le patron du groupe. Du côté du camp adverse mené par le patron d'Havas, Alain de Pouzilhac, opposé à la présence de Vincent Bolloré, une nouvelle administratrice a été nommée. Il s'agit de Laurence Parisot, par ailleurs candidate bien placée pour succéder à Ernest-Antoine Seillère à la tête du Medef. Quant à Jacques Séguéla, patron de la création chez Havas, il a été largement reconduit. En revanche, le mandat de Thierry Meyer n'a pas été renouvelé, tandis que les candidatures de Michel Rouger et de peux personnes d'Appac ont été rejetées. Vincent Bolloré, devenu premier actionnaire d'Havas avec plus de 20% du capital, réclamait depuis des mois, au vu de son rang dans le tour de table de la société, une présence au sein du conseil d'administration. Il sollicitait ainsi 4 des 18 sièges que compte le conseil. Une demande refusée par Alain de Pouzilhac, qui pointait du doigt le flou entretenu par Vincent Bolloré sur ses intentions réelles concernant Havas. Vincent Bolloré a une nouvelle fois tenté de rassurer en affirmant dans la matinée qu'il était là "pour le long terme".Avant l'assemblée générale, le conseil d'administration comptait 13 membres. Havas proposait le renouvellement du mandat de trois de ses membres ainsi que trois nouveaux membres afin de porter le conseil à 16 membres, le nombre maximum d'administrateurs étant fixé à 18. Bolloré proposait de son côté quatre membres au conseil. Il y avait donc au maximum huit places en jeu pour 12 candidats.Pour cette assemblée générale haute en couleurs, les actionnaires se sont précipités. Le taux de participation s'est élevé à 71,6%, alors que le chiffre habituel dans les assemblées générales de grandes entreprises françaises est plutôt de 40%...Après avoir salué par une hausse la nomination de Bolloré, l'action retombe en fin d'après-midi et perd 2,51% à 4,67 euros.
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