L'accélération du rapprochement avec le Lyonnais pèse sur le Crédit Agricole

Le Crédit Agricole a beau avoir augmenté son résultat annuel de 93% à 2,2 milliards d'euros l'an passé, il n'a pas atteint la cible fixée par les analystes. Selon JCF Group, les spécialistes du secteur bancaire espéraient plutôt un bénéfice de 2,32 milliards d'euros.Le dernier trimestre n'a donc pas été à la hauteur des attentes. Le résultat net de la période est en effet ressorti à 475 millions d'euros (multiplié par 20), contre un pronostic de marché de 580 millions d'euros. Les revenus ont notamment chuté de 7,8% (à 3,16 milliards d'euros), entraînant le résultat brut d'exploitation à la baisse: de 23,7% à 866 millions d'euros, alors que le consensus se situait au-dessus du milliard d'euros.Mais la banque a aussi été pénalisée par l'"accélération" délibérée de l'intégration du Crédit Lyonnais. Certes, cela a permis de porter les synergies à 325 millions d'euros sur l'année contre un objectif annoncé de 275 millions d'euros. Il n'empêche que ce "choix" visant à "réduire la phase de transition" a eu un coût. Les charges d'intégration se sont élevées à 124 millions d'euros au quatrième trimestre tandis que les analystes avaient anticipé un coût de 32 millions d'euros.Principal témoin des conséquences à court terme de ce rapprochement, le pôle banque de financement et d'investissement a par exemple vu son produit net bancaire (PNB) baisser de 15,1% sur l'année, affecté par "la restructuration et par un environnement moins porteur qu'en 2003". Dans la banque de proximité, les revenus sont en revanche en hausse de 3,4%.En tout cas, si l'intégration menée plus vite que prévu du Lyonnais a pénalisé la fin d'année, elle devrait permettre au groupe d'aborder 2005 avec de meilleurs atouts. "Crédit Agricole SA occupe désormais des positions de premier plan dans tous les métiers, lui donnant des perspectives de développement rentable et durable", estime René Carron, le président.En marge de ces résultats, le communiqué annonce également que deux propositions du conseil d'administration seront présentées en assemblée. La première concerne le dividende, que le groupe veut porter de 0,55 à 0,66 euro par action. La seconde projette de lancer, vers la fin du premier semestre, une augmentation de capital de 400 millions d'euros réservée aux salariés.Ces annonces sont en tout cas fraîchement recues par le marché. En fin de journée, le titre enregistre l'une des plus fortes baisses du SRD en perdant 4,26%, à 22,03 euros.
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