Carrefour compte bien gagner la guerre des prix. Dans une présentation remise aux analystes et publiée sur son site Internet, le distributeur a annoncé ce mardi qu'il allait poursuivre en 2005 ses efforts pour faire baisser les prix dans ses hypermarchés français. "Carrefour aura les meilleurs prix en marques nationales et en marques de distributeurs, avec un effort particulier sur les produits frais et le non-alimentaire", n'hésite pas à affirmer le groupe.Pour parvenir à ses fins, Carrefour a prévu de dépenser 300 millions d'euros. "Si nécessaire, l'investissement sera augmenté", ajoute même le document. L'objectif est bien entendu de remonter la pente, alors que les hypermarchés du groupe ont cédé des parts de marché l'an passé. En 2004, le groupe avait déjà consacré 350 millions d'euros à sa politique de baisse des prix. Les premiers fruits ont été récoltés sur la fin d'année. Au dernier trimestre, Carrefour a réussi à stopper l'érosion des ventes de ses hypermarchés français.Pour accroître son assise, Carrefour va, parallèlement à sa politique de prix, poursuivre le développement et la modernisation de son parc. 440 millions d'euros seront affectés à ce poste dont 60% pour la seule modernisation.Le groupe de Daniel Bernard entend donc bien "enfoncer le clou" dans un segment où il reste leader avec 14% de parts de marché et 20,9 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Et la partie est d'autant plus importante que si les hypermarchés français ne comptent que pour le quart du chiffre d'affaires du groupe, ils représentent le tiers de sa marge opérationnelle.Pas question donc de sacrifier la rentabilité. Grâce aux synergies permises par la collaboration avec d'autres unités du groupe, Carrefour dit avoir diminué ses coûts d'achat (jusqu'à 35%). Le plan de marche pour 2005 prévoit aussi des réductions de coûts de 200 millions d'euros. Dans ces conditions, Carrefour estime pouvoir maintenir "quasi stable sa marge opérationnelle 2005".La Bourse ne s'en émeut guère. Le titre avance légèrement (0,1%) en fin d'après-midi. Rappelons toutefois qu'il a gagné 13% depuis le début de l'année sur des rumeurs de remaniement du management (pour cause de mauvais résultats en France) et d'OPA de la part de Tesco.

latribune.fr

19 Oct 2008, 20:48

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