Completel : "grâce à notre entrée sur le dégroupage nous pouvons tripler notre marché"

latribune.fr- Vous venez de lancer un plan qui fait passer votre réseau de services de téléphonie pour les entreprises de 9 à 80 agglomérations, en développant une offre DSL en plus de la fibre optique. Qu'est ce que cela implique en terme d'évolution stratégique?Jérôme de Vitry- Auparavant, Completel était présent avec son réseau de fibre optique sur 9 grandes agglomérations pour offrir une technologie de téléphonie et d'Internet de très haut débit à des moyennes et grandes entreprises. Mais le segment des PME était finalement assez peu touché. Grâce à notre déploiement par la technologie du DSL, en complément de notre technologie de fibres optiques, nous ouvrons un nouveau marché sur notre cible. Nous ne changeons pas de stratégie puisque nous restons axés sur le secteur des entreprises. En revanche, nous allons doubler ou tripler la taille de notre marché potentiel. Ainsi, notre marché cible (services télécoms aux entreprises) est estimé à 2 milliards d'euros par an sur un marché total de la télécommunication d'entreprise de 7 milliards d'euros. Après la mise en place de notre redéploiement, notre marché cible potentiel passera à 5 milliards d'euros. Quels sont vos clients?En entrant dans le DSL, avec le haut débit, nous complétons notre offre auprès des grandes entreprises à qui nous pouvons désormais offrir un service complet, également dans leurs filiales et leurs sites de plus petites tailles. En outre, nous touchons les deux tiers des PME en France en nous déployant sur 80 agglomérations. Pourquoi faites-vous votre entrée sur le dégroupage seulement maintenant?Nos actionnaires nous avaient demandé, avant de lancer ce type d'opération, de montrer que notre modèle économique de services de télécommunication et Internet aux entreprises était pertinent et, ce, en atteignant un cash flow positif. C'est ce que nous avons fait au quatrième trimestre 2004. En outre, nous ne voulions pas "payer les pots cassés" du dégroupage en entrant trop vite sur ce marché.C'est-à-dire?Le marché du dégroupage français est désormais fonctionnel, après deux années pour se mettre en place. Les opérateurs alternatifs ont eu le plus grand mal à l'instaurer. Pour nous, c'est le moment d'entrer sur ce segment. D'autant que la France est dorénavant le premier marché dégroupé en Europe. On estime à 2 millions le nombre de lignes dégroupées en France. Ce qui est bien supérieur à la moyenne européenne.Votre nouvelle position sur le secteur du dégroupage vous permet d'accéder au marché des particuliers. Allez-vous vous ouvrir à cette clientèle? Il est vrai que techniquement nous avons cette possibilité de toucher le marché des résidentiels. Toutefois, cela ne fait pas partie de nos objectifs. Nous estimons que le marché des entreprises et celui du grand public sont peu compatibles et ne répondent pas aux même problématiques. En effet, le secteur du grand public demande un nombre important de lignes pour un minimum de coûts. Alors que celui des entreprises est plus exigeant en qualité et demande donc plus de contrainte de maintenance, de surveillance, etc. Pour nous, ce n'est pas le même métier. Nous nous préférons garder notre énergie et notre savoir faire pour le monde des entreprises, d'autant que le segment du résidentiel est déjà très concurrentiel avec une dizaine d'opérateurs de grande taille.Sur le segment des entreprises, les opérateurs sont moins nombreux avec France Telecom, Neuf Cegetel, Colt et nous-même, en particulier. France Telecom, qui garde une position très importante sur le secteur dispose encore de 80% du marché. Mais les opérateurs alternatifs gagnent des parts de marchés.Le rapprochement de Neuf Telecom et de Cegetel crée un acteur présent à la fois sur le segment des entreprises et des particuliers. Cela ne vous fait pas changer d'avis sur votre stratégie du "tout entreprise"?Non. Nous visons juste le monde de l'entreprise. Nous avons des atouts que d'autres n'ont pas dans ce domaine. Chacun a ses avantages. Nous avons déjà beaucoup à faire dans ce secteur-là.Vous pourriez être cependant racheté par un opérateur résidentiel...Je pense que les opérateurs dédiés aux particuliers ont déjà du pain sur la planche dans un secteur qui doit continuer de se concentrer. En outre, nos actionnaires nous ont soutenus sur le plan d'investissement et d'expansion. Ils ont confiance en l'avenir de la société, seule, sur ce marché. Quant à nous, nous ne souhaitons pas croître par acquisition.Dans le cadre de votre récent développement, quelles sont vos perspectives de croissance et de bénéfice?A un horizon de 5 à 6 ans, nous visons le triplement de notre chiffre d'affaires. Nous devrions passer de 170 millions d'euros de chiffre d'affaires à 510 millions d'ici 5 à 6 ans. Par ailleurs notre marge opérationnelle devrait passer de 17% aujourd'hui à plus de 20% à cette date.
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