L'assassinat de Pierre Gemayel renforce les risques financiers du Liban

L'agence de notation Standard & Poor's a renforcé ses perspectives négatives sur la dette du Liban après l'assassinat du ministre de l'Industrie. Tensions sectaires et crise politique sévissent dans un pays en pleine reconstruction.

L'assassinat hier de Pierre Gemayel, le ministre chrétien de l'Industrie, vient troubler un peu plus l'image du Liban, actuellement en pleine reconstruction. L'agence de notation Standard & Poor's a indiqué aujourd'hui avoir renforcé ses perspectives négatives sur la notation de la République du Liban (B- à long terme et C à court terme, sous surveillance négative). Cet assassinat va exacerber la crise politique déjà sévère du pays: le gouvernement a dû faire face ces dernières semaines à la démission de six ministres ainsi que la pression du Hezbollah qui lutte pour être davantage représenté au sein du gouvernement.

"Les prochains jours sont cruciaux pour la survie du gouvernement dans sa structure actuelle, et pour le maintien de la loi et de l'ordre dans un contexte de montée en puissance des tensions sectaires", indique Standard & Poor's dans une note publiée ce matin. Corollaire à ces tensions, la confiance des dépositaires envers le système bancaire est en jeu, et par là même la soutenabilité de la dette substantielle du pays, qui compte pour 180% du PIB à fin 2005.

"Ces risques se trouvent néanmoins amoindris par un soutien international continu au pays ainsi que d'intenses efforts domestiques et internationaux pour maintenir la paix dans le pays de Cèdre", indique S&P. Mais le renversement du gouvernement, la fuite de capitaux ou une aggravation des violences sectaires conduiraient à un abaissement immédiat de la notation.

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