Toujours en lourd déficit, la division fret de la SNCF change de patron

La présidente de la SNCF Anne-Marie Idrac a nommé Olivier Marembaud directeur général délégué fret, en remplacement de Marc Véron. L'actuel président de Keolis, filiale transports urbains de la SNCF, prendra ses fonction à partir du 4 décembre. La branche transport de marchandises devrait atteindre fin 2006 un résultat courant proche de celui de 2005, soit une perte de 237 millions d'euros.

Un nouvel homme a désormais la tâche de sortir la branche transport de marchandises de la SNCF de ses difficultés. La présidente de l'entreprise nationale Anne-Marie Idrac a nommé lundi Olivier Marembaud au poste de directeur général délégué Fret. Cet actuel président de Keolis, filiale transports grand public de la SNCF, détenue à hauteur de 45%, remplacera à ce poste Marc Véron à partir du 4 décembre. Celui-ci s'est refusé à commenter les conditions de son départ ainsi que le choix de son successeur.

Ce changement de direction intervient alors que la division fret de l'entreprise nationale enregistre toujours des pertes importantes. La direction de la SNCF a annoncé que le déficit de cette branche serait "proche" en 2006 de ce qu'il a été en 2005, soit 237 millions d'euros. Une mauvaise nouvelle alors que le plan d'aides négocié avec Bruxelles entre dans sa dernière phase. Or selon les modalités de ce plan, lancé fin 2003 pour tenter de sauver la branche en difficulté, l'objectif était de réduire la perte du fret à 47 millions cette année.

En échange d'une profonde restructuration et avec l'accord de la Commission européenne, Fret SNCF a reçu des aides de l'Etat et de l'entreprise nationale pour 1,4 milliard d'euros. L'Etat, comme la SNCF viennent de verser la dernière tranche de ces aides. Malgré une réduction de la voilure, qui a pour objectif de permettre des gains de productivité de 20% en trois ans, la SCNF subit de plein fouet la libéralisation du transport de marchandises. En effet, depuis le 1er avril, les lignes nationales sont ouvertes à la concurrence pour cette activité. Or, les coûts de la SNCF sont supérieurs à ceux des opérateurs privés.

La SNCF estime que le résultat de l'activité fret ne remet pas en cause les aides. L'entreprise a une nouvelle fois indiqué qu'elle ne souhaitait pas filialiser le transport de marchandises. "A court terme, la SNCF doit s'adapter très vite" à la concurrence, précise la direction. Cette "mobilisation" doit "hisser le fret au niveau de qualité et de productivité exigé par l'industrie", "créer les conditions d'une bataille à armes égales avec nos concurrents" et "gagner des marchés et donc les moyens d'assurer un développement rentable".

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