Bilan mitigé pour la reconstruction post-tsunami

En Indonésie, un tiers seulement des fonds promis par les bailleurs internationaux pour aider les victimes du tsunami ont été déboursés. Au Sri Lanka, la guerre civile entrave la reconstruction. De nombreux pays se penchent sur les efforts qui ont été faits sur l'identification des victimes.

Après l'élan de générosité qui s'était emparé du monde entier après la catastrophe du tsunami, intervenue le 26 décembre 2004, qui avait fait plus de 220.000 morts, l'heure est aujourd'hui au bilan. Selon la Banque Mondiale, à peine un peu plus du tiers des fonds promis par les bailleurs internationaux pour aider les victimes du tsunami sur l'île de Nias et dans la province d'Aceh, en Indonésie, a été déboursé.

A fin novembre, sur les 655,5 millions de dollars que plusieurs gouvernements et organisations multilatérales avaient promis de verser, 591 millions de dollars ont été réellement abondés et seulement 238 millions de dollars, soit environ 36,3%, déboursés sur le terrain, en raison de la difficulté que représente ce travail dans la région.

Les principaux contributeurs du fonds géré par la Banque mondiale à la demande du gouvernement indonésien sont la Commission européenne (253,6 millions de dollars), les Pays-Bas (173,5 millions), le Royaume-Uni (72,4 millions) et la Banque mondiale elle-même (25 millions). Les 238 millions de dollars déboursés ont servi à reconstruire 2.100 maisons et entreprendre la construction de 6.500 autres, 1.900 kilomètres de routes ont été construits, 710 ponts, 240 bâtiments scolaires, 2.300 unités de drainage, irrigation, et traitement des eaux et 40 centres de soins, a précisé la Banque mondiale.

Le micro-crédit participe également à la reconstruction de la région, puisque depuis mai, la Banque asiatique de développement a insufflé près de 8 millions et demi de dollars dans 140 des banques pour aider 100.000 personnes à Aceh et Nias.

Au Sri Lanka, où le tsunami a fait quelques 31.000 victimes et un million de sans-abris, la situation est particulièrement difficile. La corruption et la guerre entre l'armée et la rébellion tamoule bloquent les milliards de dollars d'aide étrangère promis aux victimes. Aujourd'hui, Colombo admet que seulement la moitié des 100.000 habitations détruites ou endommagées ont été reconstruites. Le contrôleur des finances publiques avait calculé en septembre 2005 que, sur 1,16 milliard de dollars d'aide engagés, seulement 13,5% avaient été vraiment dépensés. Depuis, aucun audit national n'a été réalisé.

Par ailleurs certains pays se penchent sur les efforts qui ont été faits sur l'identification des victimes. Dans une lettre datée du 22 novembre adressée au chef de la police thaïlandaise et publiée hier par le quotidien The Nation, les ambassadeurs de sept pays (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Allemagne, Suède, Finlande, Pays-Bas) ont souhaité que le travail d'identification aille à son terme, "des erreurs" ayant pu se produire dans le passé. Ils ont, par ailleurs, demandé "un audit" sur la façon dont l'argent envoyé de l'étranger pour l'identification des victimes a été dépensé par l'unité thaïlandaise chargée de ce travail. Aujourd'hui, la police a nié toute mauvaise utilisation des fonds. C'est dans la discrétion que la Thaïlande a commémoré aujourd'hui le deuxième anniversaire du tsunami. Et sur les plages du pays, les touristes sont de retour.

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