Nancy Pelosi : la nouvelle présidente de la chambre des Représentants américains devra tendre la main aux Républicains

Nancy Pelosi baigne dans la politique depuis son enfance. Cette battante sait être pragmatique quand il faut et avoir les gestes qu'il faut envers ses amis et ses ennemis.

Dans le bureau de Nancy Pelosi, la nouvelle présidente de la chambre des Représentants, trône une vieille photo en noir en blanc. C'est "Little Nancy", comme on l'appelait à l'époque, 7 ans, qui regarde son père prêter serment. En 1947, il est maire de Baltimore. Il le sera 12 ans, après avoir élu cinq fois au Congrès. La politique, chez les D'Alesandro (nom de jeune fille de Nancy Pelosi) est une affaire de famille. Son frère, Thomas D'Alesandro III, a lui aussi été maire de Baltimore. Il était donc normal que Nancy succombe à l'appel du "service à la communauté", comme la politique est perçue dans cette famille catholique. Et pour la famille, seul le parti démocrate répond à cet idéal.

Après avoir élevé cinq enfants à San Francisco avec son époux Paul Pelosi, un riche homme d'affaires (la fortune des Pelosi s'élève à plus de 25 millions de dollars), elle se lance dans la course à la Chambre, au nom du 8ème district, qui inclut le Golden Gate et Chinatown. L'affaire se révèle plus compliquée que prévue : critiquée par ses adversaires, qui la trouve trop légère et lui reprochent surtout d'être coupée des préoccupations des électeurs du fait de son extraction sociale et d'une vie de privilèges, elle est malmenée. Elle l'emporte cependant à l'arraché.

Elle ne s'est jamais arrêtée depuis. Elle a gravi, en 19 ans, les échelons du parti démocrate un à un, d'abord en Californie et jusqu'à devenir, le 16 novembre dernier, à la faveur de la victoire démocrate aux législatives du 7 novembre, la présidente de la Chambre, autrement dit, le troisième plus haut personnage de l'Etat.

Ses qualités de "fundraiser" - en la matière, elle réussit à lever quasiment autant d'argent qu'Hilary Clinton, comme son pragmatisme y sont sans doute pour quelque chose. Reste que désormais, ce sont d'autres qualités dont elle devra user. Si elle a toujours valorisé la loyauté - on raconte qu'enfant, elle tenait, avec son père, un cahier listant les faveurs que le maire avant reçu - elle sait aussi faire des compromis.

Elle qui sait, selon ses proches, faire le petit geste qui compte - elle a l'habitude d'écrire des petits mots à ses amis comme à ses ennemis au Congrès - devra composer avec les Républicains si son parti veut faire avancer son programme de campagne. Un programme qui veut remédier au fait que les classes moyennes souffrent de plus en plus des évolutions de l'économie actuelle. Elle a donc l'intention de travailler, d'arrache pied, au passage de deux textes qui affecteront favorablement le portefeuille des classes moyennes : augmenter le salaire minimum, d'une part, et permettre aux caisses publiques de santé de négocier le prix des médicaments avec les laboratoires, de l'autre.

Obtiendra-t-elle gain de cause ? Ce n'est pas sûr. Mais elle déploiera l'énergie qu'il faut pour tenter d' y parvenir. Après tout, les Démocrates doivent pouvoir afficher quelques avancées au Congrès s'ils veulent, à l'occasion de la présidentielle de 2008, capitaliser sur cette victoire de mi-mandat.

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