Arrivé hier à la tête de Fret SNCF à la place de Marc Véron, Olivier Marembaud a indiqué cet après-midi qu'il allait définir à la fin du premier trimestre 2007 un plan d'actions pour les années 2008-2010 devant conduire à un retour à l'équilibre à l'issue de ce plan.

Celui-ci succèdera au fameux plan fret 2004-2006, qui passait par un retour à l'équilibre à la fin 2006, condition fixée à l'époque par Bruxelles en échange d'une recapitalisation de 1,5 milliard d'euros. Alors que l'entreprise visait un quasi-équilibre pour 2006 (-45 millions d'euros), elle affichera en fait une perte de l'ordre "de 220 millions d'euros" selon Guillaume Pépy, numéro deux de la SNCF. En conséquence, l'entreprise ne percevra pas une dernière tranche de 100 millions d'euros prévu dans le cadre de ce plan.

"Ce niveau de pertes est un choc. La différence avec les prévisions provient essentiellement d'une perte de chiffre d'affaires, pour moitié à cause des conflits sociaux, pour l'autre de la concurrence qui nous a obligés de réduire les prix", explique Guillaume Pépy. Pour lui, la restructuration industrielle a été pour l'essentiel réalisée. "Avant le début du plan, nous perdions 470 millions d'euros, nous avons donc amélioré la situation de 250 millions d'euros. Sur un chiffre d'affaires de 1,7 millions, ce n'est pas ridicule", a-t-il déclaré.

Estimant "les bases sereines pour avancer" , Olivier Marembaud entend aller personnellement au contact des clients. "Nous avons un problème de perte de confiance de nos clients. Nous devons la reconquérir", a-t-il expliqué, convaincu qu'une restructuration s'organisera autour de trois thèmes: "fiabiliser la production, refonder la stratégie et orienter le fret vers le client". Autre constat, Fret SNCF n'est pas assez européen à l'heure où les clients veulent des transports de bout en bout.

Pour le nouveau patron du fret, qui devra rallier les syndicats et les personnels à son projet, 2007 "sera une année de transition pour transformer l'entreprise en profondeur". Le 20 décembre, la commission du conseil d'administration rendra ses conclusions sur le fret après avoir épluché les audits d'Olivier Marembaud et de Francois Taillanter.