Villepin persiste à cultiver l'ambigüité

Les jeux ne sont pas faits à l'UMP pour la présidentielle de 2007, si l'on en croit les déclarations du Premier ministre dimanche sur France 5 au cours de l'émission Ripostes .

Serait-ce l'effet Ségolène Royal ? Alors que le parti socialiste est désormais en ordre de marche pour la présidentielle, voilà que la droite est de nouveau prise au piège de ses divisions internes à l'approche des échéances électorales. Invité dimanche de l'émission Ripostes sur France 5, Dominique de Villepin a déployé tout son talent pour brouiller les pistes sur son éventuelle candidature à la présidentielle.

Interrogé sur ses intentions pour 2007, il a une nouvelle fois éludé la question, répétant vouloir donner "la priorité à l'action gouvernementale". Le Premier ministre laisse toutefois tous les scenarios ouverts, y compris celui de sa candidature, en refusant d'envisager comme une éventualité certaine un duel Ségolène Royal-Nicolas Sarkozy en avril prochain.

"Rien n'est joué. Je ne crois pas que les Français soient entrés dans le choix présidentiel" a-t-il affirmé, en estimant que l'on est pas "au bout du débat politique" sur le candidat de l'UMP. Le chef du gouvernement s'est fait un malin plaisir de rappeler les surprises de la campagne électorale de 1995 qui s'était soldée par la victoire de Jacques Chirac alors que les mois précédents celle d'Edouard Balladur semblait acquise. "Nous verrons comment les choses se présentent en début d'année" a précisé Dominique de Villepin. Le débat, à ses yeux, a encore le temps d"' évoluer" et la situation reste donc "très fluide".

Tout reste donc ouvert, si l'on en croit les déclarations du Premier ministre. C'est le 14 janvier prochain que l'UMP se réunira en congrès pour désigner officiellement son candidat à la présidentielle. Nicolas Sarkozy devrait annoncer son intention de briguer cette investiture dans le mois qui vient. Sans attaquer de front le ministre de l'Intérieur, Dominique de Villepin lui a décoché hier quelques piques qui montrent bien que les jeux ne sont effectivement pas faits pour 2007.

Au moment où une partie de la majorité commencent à douter de la ligne suivie par Nicolas Sarkozy, soupçonné de tomber dans une dérive droitière, le Premier ministre a qualifié d' "erreur" la stratégie consistant à "aller pêcher dans les eaux du Front national". Il a par ailleurs estimé qu'il n'était pas dans l'intérêt du ministre de l'Intérieur de rester au gouvernement s'il est le candidat de l'UMP à la présidentielle.

Plus perfide, il a mis en cause la ligne de la "rupture" prônée par le Président de l'UMP ,pour régler les problèmes économiques et sociaux des Français, estimant que cette voie n'était pas "la bonne solution". Fort du dernier sondage Ifop paru hier dans le Journal du Dimanche, qui le crédite de deux points de hausse, à 37%, Dominique de Villepin semble croire encore à son destin présidentiel.

La compétition entre les deux frères ennemis est donc loin d'être terminée. La droite observe avec inquiétude les passe d'armes entre les deux hommes, redoutant que leurs rivalités n'enclenchent "la machine à perdre" comme ne manque pas de le rappeler Bernard Accoyer, le président du groupe UMP à l'Assemblée.

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